La Banque d’Algérie appelée à plus de dynamisme

Par Abdelkader Mechdal
La banque centrale algérienne doit maintenir une offensive sur le marché monétaire de sorte à aider au rétablissement de la confiance dans les milieux des affaires, et ce en injectant plus de liquidité ce qui aiderait à l’incitation à l’emprunt en relation avec le développement des investissements.
Une approche qui devra aider à la réalisation du plan engagé par les autorités publiques, dans le domaine du retour à la croissance, et y remédier aux effets néfastes de la crise économique liée au coronavirus, et ce, en maintenant une offre conséquente en liquidité, qui puisse calmer les craintes quant au manque d’argent et de prêts bancaires. Dans ce cadre, les opérateurs économiques plaident pour un accompagnement plus actif de la part des banques, en facilitant l’octroi des crédits, mais il semble que le système bancaire rencontre des difficultés à aller dans le sens d’offrir plus de financement, dans un contexte de risque assez élevé, mais pas seulement, puisque les banques manquent apparemment de fonds à mobiliser pour le compte du secteur des entreprises.
Là, on se demande quel serait le plan de la Banque centrale pour l’interprétation de l’engagement annoncé par le président de la République, de mettre à la disposition des opérateurs économiques quelque 1 900 milliards de dinars (14.77 milliards de dollars) d’ici la fin de l’année, surtout que l’intervention de l’autorité monétaire s’est appuyée jusqu’ici sur les éléments de sa politique classique qui consistait dès avril passé de réviser les taux d’intérêt et des réserves obligatoires à la baisse, dans une action qui semble peu efficace dans un contexte de demande exceptionnelle sur la liquidité. Cette dernière a perdu de son volume engagé sur le marché officiel, poussant les disponibilités offertes sur le marché à la diminution, augmentant ainsi les tensions et à la perte de confiance de la part des opérateurs économiques.
Ce qui a été observé à travers le monde est que les Banques centrales ont eu recours à l’injection continue de la liquidité sur le marché financier et de l’emprunt, et ce, en action de soutien très active, qui a fait que la présence de l’autorité monétaire était très appréciée du fait qu’elle a permis d’apaiser les tensions sur les marchés, et le retour à la consommation et l’investissement, ce qui est considéré comme un élément indispensable pour le retour à la croissance. Cette étroite présence a eu comme résultat de faire diminuer dans le temps la pression de la demande, au point que dans le cas européen, la Banque centrale a dû réviser ce soutien à la baisse, en procédant moins en moins à l’achat des titres financiers, laissant libre cours au marché.
Une telle politique pour le cas de l’Algérie reste insuffisante, du fait que la Banque centrale a permis en une action du mois d’avril de libérer des capitaux au profit du système bancaire, mais sans garder de présence étroite dans le temps, ce qui a donné l’impression que la Banque d’Algérie a préféré de faire un retrait, sauf que la fuite constatée de la liquidité hors le circuit officiel, demande à ce que l’autorité monétaire soit plus dynamique dans son intervention de rééquilibrage à jouer sur le marché de l’emprunt.