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La Banque d’Algérie doit innover pour faire face au manque de liquidité

Par Abdelkader Mechdal        

La Banque d’Algérie est appelée à revoir les dispositions de sa politique monétaire, dans le sens de permettre à l’économie de se doter de nouvelles liquidités, à même de combler le manque ressenti sur le marché officiel, faisant que le système bancaire est en situation de perte de moyens de règlement monétaire classique (fiduciaire) de l’ordre du tiers de la liquidité qui était disponible au début de l’année 2019.

 

L’intervention de la Banque d’Algérie dès le mois d’avril passé, en révisant à la baisse son taux directeur pour ce qui est des crédits bancaires, ou de celui de la réserve obligatoire imposée aux banques commerciales, semble ne plus suffire pour faire face à la demande de la liquidité, et ce, en constatant que rien ne peut, dans les circonstances du Covid-19 et du manque touchant le chiffre d’affaires à l’exportation, freiner la tendance baissière de la liquidité, et maintenir son niveau d’avant la pandémie mondiale, c’est-à-dire celui du début de l’année. 

Dans ce cadre, quelque 600 milliards de dinars se sont évaporés, dans des conditions de retrait économique général qui a touché les moyens de financement des secteurs d’activité, ce qui fait que le niveau de liquidité disponible dans le circuit officiel du système bancaire ne dépasserait pas 917 milliards de dinars, selon l’annonce faite par l’autorité monétaire en début de ce mois. Une situation qui témoigne de l’insuffisance des mesures déjà prises pour fournir plus de liquidités, ce qui exerce une pression sur la Banque d’Algérie, pour revoir ses taux d’encadrement du marché monétaire, en procédant à de nouvelles réductions de leurs niveaux, qui doivent prendre en compte la situation d’assèchement que connaît l’économie nationale.

Dans des situations similaires, il y a lieu de remarquer que des pays de fortes pratiques monétaires, à l’instar des Etats-Unis, de l’Angleterre ou des pays de la zone euro, ont dû remédier au manque de liquidité en procédant à réviser les taux directeurs jusqu’à atteindre le niveau 0% pour ce qui est du coût du crédit, dans une intervention exceptionnelle dans ces pays libéraux, ce qui fait que le crédit bancaire est mis à la disposition des opérateurs économiques à titre gracieux, tant que l’objectif n’est que d’encourager la consommation d’une part, et le retour à l’investissement et la production, d’autre part. 

En tout état de cause, il sera des tâches principales et pas des moindres ce qui attend le prochain gouverneur de la Banque d’Algérie, puisque son ancien premier responsable M. Aymen Benabderrahmane vient de rejoindre le nouveau gouvernement nommé par le président de la République ce mardi dernier. Une tâche qui demande beaucoup d’audace et de maîtrise des sujets en relation avec la politique monétaire, et ce que cela suppose comme création d’un environnement favorable pour l’apaisement de la sphère monétaire dans le pays, dans ce contexte très délicat caractérisé par la contraction de la masse monétaire disponible pour les opérations du marché officiel, chose qui constitue un vrai danger pour une économie en besoin d’un retour immédiat à l’investissement.      

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