La Bourse d’Alger attire startups et grandes entreprises : vers une nouvelle dynamique économique
La Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) vient d’accorder un visa historique pour l’introduction en Bourse de la première startup algérienne. Selon le président de la Cosob, Youssef Bouzenada, cette initiative reflète l’intérêt croissant des acteurs économiques pour le marché financier.
Lors d’une déclaration à l’APS, M. Bouzenada a annoncé que la startup en question, « Moustachir », spécialisée dans les consultations électroniques, est désormais autorisée à ouvrir son capital pour intégrer le marché de la croissance de la Bourse d’Alger. Cette plateforme innovante connecte entrepreneurs et entreprises avec des experts algériens et étrangers dans des domaines variés, tels que le droit, l’intelligence artificielle, et le commerce international.
Intérêt croissant des PME pour le marché boursier
Outre cette première, la Cosob a également reçu plusieurs dossiers d’entreprises industrielles souhaitant entrer en Bourse. Ces demandes, actuellement à l’étude, témoignent de l’attractivité grandissante du marché boursier pour les petites et moyennes entreprises (PME), qui cherchent à diversifier leurs sources de financement.
Tosyali Algérie prépare une émission obligataire
Parallèlement, Tosyali Algérie, acteur majeur de la sidérurgie, a déposé une demande de visa pour l’émission d’un emprunt obligataire d’une valeur de 15 milliards de dinars. Cette initiative, qui se fera via la Bourse d’Alger, confirme l’intérêt des grandes entreprises pour ce mode de financement alternatif.
Une année de transformation pour la Bourse d’Alger
M. Bouzenada a salué la forte croissance de la Bourse en 2024, marquée par une augmentation spectaculaire de la capitalisation boursière, qui est passée de 68 milliards de dinars en 2023 à 526 milliards de dinars, notamment grâce à l’introduction du Crédit populaire d’Algérie (CPA). La valeur totale échangée au cours des neuf premiers mois de l’année a dépassé 2,1 milliards de dinars, témoignant d’une dynamique inédite.
Selon le président de la Cosob, cette évolution résulte des incitations fiscales et des facilitations mises en place pour encourager les entreprises à ouvrir leur capital. Il a également souligné l’importance de la Bourse comme alternative au financement bancaire, offrant aux entreprises des avantages fiscaux et renforçant leur transparence, un élément clé pour attirer les investisseurs.
Une opportunité pour les exportateurs
Dans le cadre de la politique économique visant à diversifier l’économie nationale, M. Bouzenada a rappelé que les entreprises exportatrices hors hydrocarbures disposent d’une opportunité unique pour lever des fonds via la Bourse. Ce mécanisme pourrait renforcer leur compétitivité sur les marchés internationaux et contribuer à la modernisation des outils de production.
Un événement pour tracer les perspectives
La Cosob organisera, ce samedi 23 novembre 2024, sa deuxième conférence annuelle, intitulée « Nouvelles perspectives de financement de l’économie nationale par le marché financier ». Cet événement réunira des experts venus d’Égypte, du Sultanat d’Oman et de Tunisie, ainsi que des représentants du Fonds monétaire arabe, pour discuter des opportunités et des défis du marché financier.
Actuellement, six entreprises sont cotées à la Bourse d’Alger : Saïdal, l’Aurassi, Alliance Assurances, Biopharm, AOM Invest, et le CPA. Avec les nouvelles introductions en perspective, la Bourse semble se positionner comme un levier clé pour le financement et la diversification de l’économie algérienne.
