La Bourse de Séoul chute après la proclamation temporaire de la loi martiale
La Bourse de Séoul a accusé une baisse significative mercredi, avec un recul de 2 % de l’indice Kospi à l’ouverture, suite à la proclamation inattendue de la loi martiale par le président sud-coréen Yoon Suk Yeol. Cet événement, rapidement annulé sous la pression du Parlement et des protestations publiques, a également pesé sur la monnaie nationale, le won, avant une stabilisation.
Une décision controversée et ses répercussions immédiates
L’annonce de la loi martiale, suivie de sa levée quelques heures plus tard, a suscité une vive réaction des marchés. L’indice Kospi affichait une baisse de 1,93 % à 2 451,79 points peu avant 02 h GMT. Parmi les plus touchées, Samsung Electronics, fleuron de l’économie sud-coréenne, a enregistré un plongeon initial de 3 % avant de limiter ses pertes à 1,12 %.
Le won, pour sa part, a chuté de 2,5 % face au dollar américain, atteignant un plus bas en deux ans à 1 444,09 wons pour un dollar, avant de se redresser à 1 414 wons. Selon Michael Wan, analyste chez MUFG, « la proclamation soudaine de la loi martiale a surpris non seulement les marchés mais aussi la classe politique et la population, provoquant une instabilité temporaire. »
Pour calmer la situation, la Banque de Corée a convoqué une réunion d’urgence, annonçant des mesures de stabilisation pour préserver la liquidité sur les marchés. Cependant, les analystes restent prudents. L’incertitude politique, exacerbée par des appels à la destitution du président Yoon, pourrait prolonger les turbulences économiques.
Contexte macroéconomique fragile
Cette crise intervient dans un contexte déjà tendu pour l’économie sud-coréenne, marquée par une baisse de 10 % du won face au dollar depuis le début de l’année. La vulnérabilité de la Corée du Sud face aux taxes douanières projetées par l’administration Trump contribue également à accroître la prime de risque sur la devise nationale.
Réactions en Asie
L’onde de choc sud-coréenne s’est propagée à d’autres places asiatiques. À Tokyo, la nervosité était palpable : l’indice Nikkei reculait de 0,36 % et le Topix de 0,46 %, pénalisés par des tensions géopolitiques régionales. La Chine, de son côté, a annoncé de nouvelles restrictions sur les exportations de composants technologiques vers les États-Unis, intensifiant les craintes de découplage économique mondial.
À Hong Kong, l’indice Hang Seng perdait 0,51 %, tandis que les marchés chinois restaient prudents en attendant les décisions politiques majeures prévues la semaine prochaine.
Perspectives
Bien que la levée rapide de la loi martiale ait limité les dégâts immédiats, l’instabilité politique en Corée du Sud et les tensions commerciales globales pourraient continuer à peser sur les marchés asiatiques. Une prudence accrue reste de mise, notamment dans un contexte où les économies exportatrices d’Asie affrontent des vents contraires géopolitiques et économiques.