La capacité de mobilisation d’eau installée est de 1,95 milliard de m3

Par le Cnes
S’il est aisé d’imputer ces fautes à l’erreur humaine, il est aussi légitime de se poser la question de connaître le contenu ou le champ couvert par les «fautes personnelles», ne serait ce plutôt pas à cause de la chaussée déformée, des virages dangereux non signalés, d’une absence de protection des piétons, etc. C’est à dire l’état des routes, infrastructure de structuration de l’espace national et élément fondamental de notre environnement. II est indéniable que ce sujet constitue un enjeu économique et social d’importance puisque, selon une étude réalisée par le laboratoire anglais de recherche sur les transports et sur les routes (TRLL), «le coût généralisé pour la collectivité nationale dans les pays en voie de développement est équivalent à 1% du Produit Intérieur Brut, soit 433 millions de dollars en 1990». Le coût économique des accidents de la route est estimé par le secteur en charge des infrastructures routières à 10 milliards de DA, dont une part importante en devises (soins, médicaments, véhicules, pièces détachées, etc.). Le coût social ou du «mal social», difficilement mesurable, peut être qualifié de plus importants handicaps partiels ou totaux, auto-exclusion familiale, professionnelle et sociale, perte de l’investissement humain réalisé par la collectivité et la famille. Il ressort de cet aperçu de la question que le problème de la sécurité routière n’est pas maîtrisé, que la fiabilité des chiffres et des causes des accidents est sujette à caution, que l’intervention multiple des structures concernées manque de coordination, défense, intérieur, équipement, transport, santé, que le contrôle technique des routes et des véhicules obéit beaucoup plus à la routine et qu’il y a un problème sérieux de formation. Pourtant, un organisme a été institué par la loi n°87.09 du 10.2.87 dans son article 24 et créé par le décret n°91-77 du 16.03.91 chargé de définir et de mettre en œuvre une politique nationale de prévention et de sécurité routière; ce «Centre national de prévention et de sécurité routière», sous tutelle du ministère de l’Intérieur, n’est pas encore opérationnel. Il en est de même pour le Centre national pour l’étude et la recherche en inspection automobile (CNERITA), créé par le décret n°91-78 du 16.03.91. L’environnement et la préservation des ressources hydrauliques et biodiversité constitue ici les composantes essentielles sur lesquelles il convient de s’appesantir puisqu’elles constituent le devenir de l’environnement en Algérie.
Les ressources hydrauliques, les ressources en eaux et l’assainissement
En plus des principes d’unité, de concertation, d’économie et d’universalité, la nouvelle politique de l’eau est guidée par le principe de l’écologie. Ce principe s’articule autour de la rareté, de la qualité de l’eau et de la stratégie à mettre en œuvre en la matière. Il repose donc sur la défense de l’intégrité de l’écosystème fragile dans notre pays, sur la protection de la santé publique dans le cadre de la fourniture de l’eau potable et de la lutte contre les vecteurs de maladies à transmission hydrique, sur la ressource humaine capable d’initier et de mener à bien les politiques de conservation, de préservation de la qualité et de mobilisation. En effet, la pollution de l’eau est une dégradation de sa qualité naturelle. Elle compromet l’équilibre du milieu récepteur, rend plus difficile et plus coûteuse l’utilisation ultérieure de la ressource comme elle peut la rendre définitivement irrécupérable (nappe fragile, barrage…). La rareté de l’eau en Algérie est une donnée admise. De ce fait, l’eau n’a pas de prix. Pour 1/200ème de la population mondiale, le pays n’a en dotation que 1/1.000.000ème des ressources mondiales en eau douce utile. Le citoyen algérien ne dispose, donc, que de 1/5.000ème de la quantité moyenne mondiale par/habitant. L’Algérie se situe, par conséquent, parmi les pays les plus pauvres en matière de potentialités hydrauliques, soit en dessous du seuil théorique de rareté fixé par la Banque Mondiale à 1000 m3/hab/an. Les ressources totales du Nord du Pays, de l’ordre de 19 milliards de m3 dont 12,4 pour les eaux de surface et 1,8 pour les eaux souterraines, donnent un niveau de 600 m3/hab/an ; limite nationale qu’il faut nuancer au regard de leur inégale répartition spatiale. Il ressort que dans toutes les régions hydrauliques, les disponibilités connaîtront une baisse grave et qu’elles sont et seront au dessous du seuil théorique. La capacité de mobilisation installée est de 1,95 milliard de m3, elle est repartie entre les barrages : 417 Hm3 (21,4 %), les forages : 1414 Hm3 (72,6 %) et les sources : 116 Hm3 (6,0 %). La production correspond à 1,3 milliard de m3 représentant les 2/3 seulement de la capacité installée, à cause notamment des rabattements que connaissent certaines nappes, des équipements de forages inadaptés et du problème de la sécheresse. Elle est à considérer désormais comme invariant par delà son caractère cyclique. Le volume distribué à l’entrée des réseaux de 1,1 milliard de m3 correspond à 980 millions m3 /an pour la consommation domestique (90%) et 114 millions m3/an pour la consommation industrielle (10%). Le volume distribué représente ainsi 85% du volume produit, soit une perte de transfert et de traitement de près de 15%, à laquelle il y a lieu d’ajouter les pertes à l’intérieur des réseaux dont on n’a pas une évaluation précise, mais qu’on peut estimer entre 40 et 50 %, alors que le niveau admissible se situe à hauteur de 15 à 20 %. On passe donc d’une production de 1.3 milliard de m3 à un volume chez les abonnés de l’ordre de 600 millions de m3. Ce qui représente globalement le volume évacué après usage et qui, épuré ou recyclé, pourrait servir à la satisfaction de grands besoins, notamment agricoles. De plus, il est important de relever des contraintes qui semblent prendre les traits de «données», telles que les conditions physico-climatiques défavorables avec une pluviométrie qui a régressé ces dernières années de 20%, les ressources exploitables de l’ordre de 8 milliards de m3 seulement, l’absence de couvert végétal engendrant des régimes hydrauliques violents et irréguliers d’une part et l’envasement des barrages avoisinant 20 à 30 Hm3/an de perte soit l’équivalent d’un barrage d’autre part, la pollution des eaux touchant actuellement 9 barrages, 4 nappes et 10 cours d’eau, la pollution accidentelle des eaux par les hydrocarbures, notamment dans la Mitidja, au barrage de Keddara alimentant Alger, ainsi qu’à Skikda. Cette situation implique la nécessité de prendre ces «données» comme bases de la conception d’une politique de développement et de la programmation des actions et non plus comme «variables» ou «aléas» ; d’imaginer et d’innover en matière d’économie de l’eau mais surtout, d’adopter sans complexes les démarches et les techniques à la fois économes et économiques maîtrisées ailleurs que ce soit dans la consommation domestique, dans l’irrigation ou dans l’alimentation de l’industrie et des services (tourisme, notamment) ; l’eau n’a plus de prix, il faut s’en convaincre. Les ménages eux-mêmes pourraient, pourquoi pas, organiser la collecte systématique des eaux pluviales à l’instar de pratiques déjà observées dans certains pays ; d’accorder un intérêt réel et soutenu au recyclage et à la récupération des eaux usées, sachant que le taux de raccordement qui caractérise le pourcentage de la population branchée sur le réseau d’égout public, et qui sert d’indicateur significatif du niveau des conditions et du cadre de vie, est par strate d’habitat. Hors habitat épars, le taux de raccordement à un réseau d’assainissement pour l’ensemble des agglomérations serait donc de 83%, taux relativement satisfaisant. L’accroissement des populations urbaines et le développement de l’activité économique, accompagnés d’une forte augmentation de la consommation d’eau, ont engendré une quantité de pollution incompatible avec les capacités d’auto-épuration des oueds, parvenues à leur seuil de saturation. Dès lors, l’installation de stations d’épuration en aval des réseaux existants constitue une des solutions, sinon la seule, pour la protection du milieu naturel et par conséquent des ressources. Elle permet un recyclage d’un volume d’eau de l’ordre de 600 millions de m3 qui pourrait éventuellement satisfaire directement des besoins agricoles ou industriels et transférer, ainsi, aux populations cette quantité d’eau potable.