La CAPC énumère 41 propositions
Par Zahir Radji
La transition énergétique est une nécessité. Un programme national des EnR est en phase de concrétisation. Sa réussite nécessite, toutefois, la mise en place d’un écosystème idoine. Consciente des enjeux et défis de cette transition énergétique pour l’économie nationale, la confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) a présenté hier à Alger sa contribution à la stratégie nationale. Dans un document rendu public, la CAPC a proposé 41 propositions et actions à mener afin de réussir cette transition énergétique qui devient au fil des temps une nécessité et non seulement un choix.
En effet, l’Algérie ne peut pas rester en marge de l’évolution, voire des bouleversements, que connait le monde en la matière. La nouvelle vision de l’Algérie doit, en effet, s’articuler sur 5 axes essentiels, à savoir l’amélioration du mixe énergétique afin de réduire la facture du gaz et d’assurer la création de nouveaux emploi ; développer des mesures d’efficacité énergétique à toutes les échelles de l’économie algérienne en favorisant les économies d’énergies dans le bâtiment, l’industrie, mobilité ; préparer le lancement du smart energy ; soutenir l’innovation sur les nouveaux modèles tel que « Power to X », à l’instar de la production de l’hydrogène vertes, le combustibles du futur pour le stockage de l’électricité et la mobilité propre et enfin l’internationalisation de nos acteurs locaux. Pour le président, Mohamed Sami Agli, «la Transition énergétique n’est plus un choix mais une nécessité. Les entreprises algériennes ont un rôle central à jouer dans ce processus qui présente d’importantes opportunités d’investissement en Afrique Sub-Saharienne qui ambitionne de développer 30 GW de solaire à horizon 2025 ».
En dépit des atouts et opportunités, dont recèle notre pays, le développement et la généralisation des EnR n’a pas atteint la vitesse de croisière. Le problème du financement des projets de l’énergie renouvelable se pose avec acuité. Pour le président de la commission « Energie » de la CAPC, Ryadh Boudjemadi, « la composante financement est la clé de la réussite du déploiement massif des énergies renouvelables dans notre pays. Dans un projet renouvelable, le financement (taux d’intérêt, durée d’emprunt et le coût du capital moyenné (WACC), représente une grande partie du prix de l’électricité. actuellement, les volumes demandés seront difficiles et challengent à satisfaire. De plus, les taux d’intérêt sont hauts, entre 5,5% et 7%, et la maturité maximale autorisée est très basse, de sept années. Ceci impactera sur la compétitivité du prix du Kwh en EnR. Pour être rentable, nous devons travailler à réduire les coûts afin d’atteindre le niveau de 3 à 2,5 centimes dollars le kwh».
Et d’ajouter : « à titre d’exemple, au Japon, les banques octroient des prêts au delà de 15 années avec des taux qui ne dépassent pas les 1%. Pour ces raisons, l’investisseur étranger ou le consortium d’investisseurs souhaitent en général lever des fonds auprès des institutions financières internationales pas seulement locales. Il conviendrait alors de réfléchir à autoriser le financement de projets structurés par des banques étrangères pour des « projets finance». L’Algérie aura seulement comme obligation de garantir le paiement sur 20 à 25 ans, durée d’un BOOT, et d’assurer le TRI attendu par les investisseurs pour atteindre des prix au kWh (LCOE) réalisés dans le monde». Le conférencier a plaidé pour des crédits bancaires d’une durée de 15 ans et un taux d’intérêt de 4%. Ainsi, Boudjemadi a estimé que « nous avons tous les atouts pour réussir dans notre transition énergétique».
Pour lui, la volonté politique existe et le président de la République, Abdelmajdid Tebboune insiste sur le lancement dans les meilleurs délais des appels d’offres des projets des EnR. Maintenant, indique-t-il, il faut le déploiement sur le terrain et la révision du cadre réglementaire régissant l’investissement dans ce domaine. « Nous devons renforcer le cadre réglementaire, tout en s’ouvrant sur le privé», a-t-il souligné. Quand au financement de ce programme des EnR, le conférencier s’est montré confiant, en affirmant que l’Algérie peut désormais s’autofinancer sans recourir à l’endettement. C’est à travers les économies en gaz naturel qu’on va le financer. à cela s’ajoute, la nécessité de baliser la route pour les investissements directs étrangers (IDE). Il est également recommandé la création d’un fonds d’investissement vert algérien pour des projets en ligne avec le programme de transition énergétique avec la participation des entreprises privées.