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«La caricature n’a de limite que celle que l’on s’impose»

Abdelkader Ayoub –caricaturiste

Abdelkader Ayoub, caricaturiste au talent reconnu par ses pairs et avéré, a, lors du Forum de nos confères d’«El Wassat» avec la verve qu’on lui connaît pour son art, affirmé que la caricature n’a de censure que les limites qu’on s’impose.


 S’exprimant donc avec ce ton d’analyse pointue, M. Ayoub a reconnu sans détours que «L’expression d’un caricaturiste à travers son crayon est le reflet des maux qui peuvent ronger la société. La caricature reflète un état d’esprit à un moment T, et traduit donc tous les soubresauts qui peuvent mouvementer la vie d’un pays»

A cet art, le caricaturiste dit s’imposer des limites, qu’il ne veut dépasser par esprit déontologique. Et la religion est l’un des thèmes que M. Ayoub refuse d’aborder, ayant trop de respect pour les croyances d’autrui.

Pour cet auteur confirmé, la caricature est une forme de la démocratie et celui-ci reconnaît volontiers que l’Algérie figure au top des pays arabes et musulmans où la liberté d’expression est la plus libre.

Rien ne peut se donner et la liberté d’expression n’a jamais été un cadeau, mais a été arrachée au prix de maints sacrifices.

Au cours de débats, celui-ci a déploré la régression de la liberté d’expression en Algérie qui a ces dernières années régressé un tant soit peu, et vit au rythme de la concupiscence de certains lobbies.

Reste que pour M. Ayoub, il faut savoir distinguer la caricature du dessin de presse. La caricature est une forme d’art qui ne progresse que grâce à l’esprit libre de ces auteurs, tandis que le dessin de presse est une image commandée par la ligne éditoriale du journal de parution.

Durant les débats, M. Ayoub a regretté le chantage à la pub, qui a fait disparaître plusieurs titres. Pour lui, le ministère de la Communication n’a pas lieu d’être dans un pays démocratique. La presse devrait se suffire à elle-même et ne point avoir besoin de ministère pour l’orienter.

D’une manière générale, l’orateur a signifié que la caricature en Algérie n’a trouvé sa pleine expansion qu’à travers une presse francophone qu’il a jugée plus universaliste et plus ouverte que la presse arabophone. «Heureusement», a-t-il repris, certains organes de presse arabophone ont pu découvrir ce mode d’expression et l’utilisent.

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