«La construction de l’Union maghrébine est impérative»

Par Zahir Radji
Les pays du grand Maghreb, en l’occurrence l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie et la Libye, y compris l’Égypte, sont appelés à travailler ensemble pour la construction de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).
Cette mission doit être la principale préoccupation des prochaines générations de ces pays, en réalisant ce que la génération post-indépendance n’a pas pu réaliser, a souligné, hier, le sociologue Nacer Djabi lors de son passage au forum hebdomadaire du journal arabophone «El Wassat». Selon ce docteur, les mutations et les défis de l’heure «nous imposent, à nous les populations du grand Maghreb, de s’unir afin d’y faire face». Il a expliqué, dans ce même cadre, que «nous devons travailler en s’énergie afin de pouvoir construire une économie forte et solide permettant à la région de consolider sa place et son rôle dans le traitement des différents conflits, notamment au niveau des frontières avec les pays du Sahel». Il a noté que la situation qui prévaut dans ces pays du Sahel est préoccupante et menace la stabilité de toute la région. La pauvreté, l’insécurité et le chômage qui prévalent dans ce pays ont aggravé l’immigration clandestine. Des millions de personnes sont contraintes de quitter leur pays en rejoignant les pays du Maghreb qui sont, depuis des années, considérées comme étant des zones de transite vers l’Europe. À cet effet et devant ces bouleversements, les pays du Maghreb doivent se préparer pour y faire face, en développant leurs économies afin de créer de l’emploi pour ces migrants et répondre aux besoins des populations dans ces pays du Sahel. Le docteur en sociologie a estimé que «sans la réalisation de cet objectif commun, à savoir la construction de l’UMA, les pays du Maghreb vont échouer dans leur politique du développement et n’auront pas de rôle important à jouer dans les changements qui s’opèrent un peu partout dans le monde». S’agissant de la question sahraouie, l’invité du forum d’El Wassat a estimé que cette dernière n’est pas un obstacle pour l’union des pays du Maghreb. «Nous devons avoir un certain géni politique pour dépasser la question du Sahara occidental. Les parties concernées doivent renouer avec le dialogue pour son règlement pacifiquement loin de toute tension ou guerre. Nous devons être optimistes et intelligents pour trouver des solutions aux problèmes et différends dans les pays du Maghreb». S’agissant du mouvement «Hirak» qui se poursuit chaque vendredi à travers le pays, Dr Nacer Djabi l’a qualifié d’une chance en or pour opérer le changement escompté. Il a affirmé que le pouvoir en place a, devant lui, une occasion historique pour faire changer le pays. L’intervenant a déploré le recours à la force dans le traitement des manifestations, en favorisant le traitement sécuritaire du mouvement sur le dialogue. Il était primordial, dira-t-il, d’ouvrir les médias au débat politique, d’instaurer une justice sociale, une justice indépendante et d’accorder plus de liberté aux citoyens, notamment dans le domaine politique.