La dette de 22 500 entreprises déjà remboursée

Par Zahir Radji
Le DG de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (ANADE), Mohamed Chérif Bouaoud, a annoncé, hier, le début de l’opération d’assainissement des entreprises en difficulté.
Le Fonds de l’Agence a déjà, indique-t-il, procédé au remboursement de la dette de quelque 22 500 entreprises, soit un montant de 27 milliards de DA. S’exprimant hier lors de son passage au Forum Echaâb, M. Bouaoud a souligné que l’opération se poursuit à travers le territoire national et que le Fonds s’attèle actuellement au traitement de 49 713 autres entreprises, soit un montant de 82 milliards de DA. Le même responsable a rappelé que l’évaluation faite en juillet 2020 a démontré que 70% des entreprises créées entre 2011 à 2020, au nombre de 245 000, sont en difficulté et n’ont pas la capacité pour le remboursement de leurs dettes. Selon les statistiques de la banque d’Algérie et de l’Association des Banques et Établissements Financiers (ABEF), les crédits impayés frôlent les 172 milliards de DA ! Parmi les raisons, l’invité du Forum Echaâb a énuméré l’application d’un différé de paiement de trois ans depuis l’obtention du jeune d’un prêt bancaire, et ceci sans compter la durée d’un an et demi pour le dépôt de la banque du dossier de la personne au Fonds de l’Agence. En outre et afin de relancer l’activité de ces entreprises en difficulté, rappelle-t-il, des mesures ont été prises par le gouvernement à cet effet. En effet, il a été décidé de rééchelonner les crédits bancaires de ces entreprises, l’effacement de toutes les pénalités en retard et la bonification du taux des crédits à 0%. Toutefois, le DG de l’ANDE a adopté une approche purement économique. Autrement dit, seules les entreprises qui peuvent apporter de la valeur ajoutée à l’économie nationale et la création de postes d’emploi seront accompagnées. Mohamed Chérif Bouaoud est catégorique sur ce point : «On va sauver tout ce qu’on peut sauver». S’agissant de la nouvelle vision de l’ANADE pour la promotion de l’entreprenariat, M. Bouaoud a mis l’accent, notamment, sur la compétence du jeune (19 à 49 ans), la formation sur la gestion d’une entreprise et la signature de plusieurs conventions avec les différents départements ministériels (Sonelgaz, Habitat, AADL, ADE…), et ce dans le but de garantir des plans de charge pour ces entreprises naissantes. L’absence de plan de charge est, d’ailleurs, à l’origine de la faillite de beaucoup d’entres elles. Concernant la disposition de la réservation de 20% des marchés publics à cette catégorie d’entreprises, le DG de l’ANADE dira d’emblée que «des instructions ont été données aux walis et autres responsables locaux pour l’application de cette disposition. Cette dernière est déjà appliquée dans plusieurs wilayas». Dans le même cadre, le même responsable a indiqué que son agence a lancé un programme en vu d’encourager l’investissement dans les domaines de l’agriculture et du tourisme, en particulier dans les régions du grand Sud. Ils sont considérés, affirme-t-il, comme étant des leviers de croissances pour l’Algérie. Il y a d’énormes potentialités dans ces deux domaines. Questionné, par ailleurs, sur la condition de 15% du rapport personnel au projet, M. Mohamed Chérif Bouaoud a indiqué que cette dernière n’est pas une contrainte pour les futurs entrepreneurs, tout en faisant savoir qu’il y a une forte demande de jeunes au niveau des agences de l’ANADE. Il est à noter que le jeune est obligé de participer à 15% de la totalité de son projet dans les régions du nord du pays, à 12% dans les hauts plateaux et à 10% dans le Sud du pays. Ce sont des avantages exceptionnels pour les jeunes, affirme-t-il, du moment que la banque et l’Agence financent la grosse partie du projet et sans intérêt.