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La famine menace des millions de terriens

Par Essaïd Wakli

Derrière les rues désertées par des milliards d’êtres humains, confinés, se cachent souvent d’autres misères. La famine menace en effet des millions de familles vulnérables à cause notamment des restrictions sur les transports dans le monde, alertent le PAM, le Programme alimentaire mondial et la Banque mondiale.

Selon l’agence onusienne, PAM, la pandémie de Covid-19 et les restrictions imposées par le gouvernement sur les déplacements et les rassemblements qui en découlent, devraient mettre à rude épreuve les ménages les plus pauvres.

«Cela risque aussi de pousser encore plus de Haïtiens à souffrir de la faim», a déclaré la porte-parole du PAM, Elisabeth Byrs, lors d’un point de presse virtuel ce vendredi à Genève.

«C’est malheureusement une situation à long terme qui était déjà là», a ensuite précisé Mme Byrs dans un entretien accordé à ONU Info. 

Plus alarmiste, la Banque mondiale estime que si les prix des produits agricoles ne devraient pas flamber cette année, les problèmes logistiques liés à la pandémie du Covid-19 et certaines décisions gouvernementales peuvent menacer la sécurité alimentaire dans certains pays. Dans un rapport sur les matières premières, la Banque mondiale estime que certains produits énergétiques et des métaux «sont moins sensibles à l’activité économique que les matières industrielles, et les niveaux de production, ainsi que les réserves des aliments de base, sont à des niveaux record. «Mais des inquiétudes persistent sur la sécurité alimentaire», ajoute l’institution.

A cause du transport et de manque de revenus

«Les difficultés actuelles au niveau du transport et le renforcement des mesures aux frontières pourraient perturber la mobilité des travailleurs agricoles – dont beaucoup sont des migrants – des aliments, ou des produits comme les engrais et les pesticides». Déjà, «les cargaisons de fleurs du Kenya et de la Tanzanie vers l’Europe se sont effondrées» après notamment les mesures de restriction imposées à Amsterdam, «et les producteurs de fruits et légumes en Afrique du Nord souffrent», remarque John Baffes, économiste de la Banque mondiale et co-auteur du rapport. La crise met en lumière, selon lui, «à quel point les chaînes d’approvisionnement sont devenues complexes», ajoute-t-il.

Autre difficulté : certains grands producteurs de céréales restreignent les exportations. C’est le cas de la Russie qui limite par exemple les exportations de blé et le Vietnam celles de riz, quand d’autres se sont empressés de faire des réserves, les Philippines commandant notamment du riz en quantité. Ces mesures «n’ont pas encore été utilisées à grande échelle mais pourraient mener à des problèmes si c’était le cas», prévient le rapport.

Ces rapports s’ajoutent à ceux de la FAO, le Fonds mondiale pour l’alimentation et l’agriculture, qui s’alarmait, la semaine dernière, sur les risques de famine dans plusieurs endroits dans le monde. Cela peut même concerner les pays développés. Les Etats-Unis et la France ont, par exemple, prévu des enveloppes financières pour permettre aux citoyens vulnérables de pouvoir s’alimenter.

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