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La finance islamique occupe le terrain

Par Essaïd Wakli

Quelques mois seulement après son lancement, la finance islamique enregistre des succès inattendus. 

 

Après la BNA, la Banque nationale d’Algérie, qui a propose ce service dans des agences ouvertes un peu partout dans le pays, d’autres banques ont suivi. Elles sont sept banques au total à avoir le quitus du Haut Conseil islamique pour proposer ce service aux Algériens.

Jusqu’’à la semaine dernière, l’Autorité charaïque nationale de la fatwa pour l’industrie de la finance islamique a accordé à sept établissements bancaires et organismes financiers le certificat de conformité aux préceptes de la charia pour ouvrir des fenêtres islamiques, jusqu’à novembre, afin de commercialiser des produits bancaires islamiques, a rapporté ce lundi 9 novembre 2020 l’agence officielle citant un communiqué de l’autorité choraïque. Dans le détail, l’autorité a expliqué que les institutions financières concernées sont la Banque nationale d’Algérie (BNA), la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (Cnep), le Crédit populaire d’Algérie (CPA), la Banque de l’agriculture et du développement rural (Badr), Gulf Bank Algérie (AGB), Arab Banking Corporation ABC Algérie et AOM Invest, une société cotée en Bourse sur le marché de la PME et spécialisée dans les études, le développement et l’exploitation de projets touristiques, selon le même média.

Sur le terrain, les banques publiques continuent le déploiement de ces produits de la finance islamique. Après la BNA, le Crédit Populaire d’Algérie (CPA) a lancé en octobre la commercialisation de neuf produits de la finance islamique au niveau de son agence du Val d’Hydra à Alger avant d’élargir son champ à d’autres zones du pays. Dans un discours prononcé à cette occasion, le PDG de cette entreprise bancaire, Mohamed Dahmani, a fait savoir que ces nouveaux produits, développés depuis plus de trois ans, «répondent à une réelle demande de nos concitoyens, tout en contribuant à améliorer l’inclusion financière». Cette gamme de produits et services sont conformes aux préceptes de la charia islamique après avoir été certifiés par le Comité Charia’a de la banque. 

Instaurée depuis août dernier, la finance islamique visait notamment à capter plus de capitaux. Elle est destinée à des milliers de citoyens qui ne souhaitent pas se diriger vers des banques classiques. Les produits se limitent à la mourabaha  qui est une alternative au crédit à la consommation : la banque achète le bien pour son client et lui revend contre paiements échelonnés, une marge bénéficiaire remplaçant les intérêts. L’ijara  s’apparente au crédit-bail : la banque loue à son client un bien qu’il peut acquérir ou non à l’issue du contrat. Enfin, la moucharaka est un partenariat d’investissement entre le client et sa banque, dans une entreprise, une opération commerciale ou un projet, moyennant une répartition convenue à l’avance des bénéfices et pertes. L’Etat envisage également l’émission d’un emprunt obligataire islamique sukuk.

Ces produits existaient déjà chez certaines banques privées mais ils n’étaient régis par aucune loi. Un verrou qui a sauté en août dernier.

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