La loi de finances 2021 adoptée par l’APN
En dépit de critiques acerbes adressées au gouvernement, les députés de l’Assemblée populaire nationale, APN, ont adopté, hier, le projet de la loi de finances 2021. Le texte sera ensuite débattu au Conseil de la nation avant sa signature par le chef de l’Etat.
Sans être euphorique, le ministre des Finances, Aymen Benabdarrahmane, a indiqué, à l’issue du vote, qu’en «dépit de la conjoncture difficile et inédite que traverse le pays suite à la chute des prix du pétrole et la crise sanitaire actuelle, le gouvernement vise, à travers les dispositions de ce texte, à préserver, autant que possible, le pouvoir d’achat du citoyen, protéger la catégorie vulnérable et créer une dynamique d’investissement à même de hisser le niveau de la production et de renforcer les démarches de diversification de l’économie».
Malgré des critiques parfois véhémentes, les députés ont voté, dans leur écrasante majorité, le texte du gouvernement. Seules cinq voix se sont opposées au projet voté dans quasiment son intégralité. Seuls quelques articles ont légèrement été amendés. C’est le cas des taxes imposées aux véhicules de tourisme, qui quittent le territoire national qui ne seront pas taxés contrairement aux bus et aux véhicules lourds dont la taxe sera augmentée. Les autres taxes et impôts, instaurés dans la loi de finances 2021, sont en revanche maintenus.
Par les chiffres, le projet de la loi de finances 2021 prévoit une croissance du PIB de 4%, après un recul de 4,6 %, selon les estimations de clôture pour l’exercice 2020. Concernant la croissance hors hydrocarbures, elle devrait atteindre 2,4% en 2021, 3,37% en 2022 et 3,81% en 2023.
Les dépenses budgétaires totales prévues passeront de 7 372,7 mds de DA dans la LFC 2020, à 8 113,3 mds de DA en 2021 (+10%) pour atteindre 8 605,5 mds en 2022 (+ 6,07%), puis 8 680,3 mds en 2023 (+0,9%). Ces prévisions portent sur le budget de fonctionnement qui connaîtra une hausse de 5,1% durant la période 2021-2023, pour atteindre 5 314,5 mds de DA en 2021 (+11,8%), puis 5 358,9 mds en 2022 (+0,8%), ensuite 5 505,4 mds en 2023 (+2,7%). Quant aux dépenses d’équipements, elles s’élèveront à 2 798,5 mds de DA en 2021 (+ 6,8%), à 3 246,6 mds en 2022 (+16,01 %) et baisseront à 3 174,9 mds de DA en 2023 (- 2,2 %).
Le déficit budgétaire prévu pour l’année 2021 devra augmenter à 13,57% du PIB, contre 10,4% au titre de la LFC 2020. Pour l’inflation, la Loi de finances 2021 prévoit une légère accélération en 2021 pour atteindre 4,5 %.
Par département ministériel, la répartition du budget n’a pas changé par rapport à l’an dernier. Comme d’habitude, c’est le ministère de la Défense nationale qui occupe le haut du pavé avec un budget annuel de 1 230 milliards de dinars, soit le même budget que l’an dernier. Il est suivi par le ministère de l’Education avec 771 milliards de dinars et en troisième position le ministère de l’Intérieur avec plus de 554 milliards de dinars. Avec la crise du coronavirus, le ministère de la Santé est resté à la quatrième position avec un peu plus de 410 mds de dinars, alors que celui de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique est à la cinquième position avec 370 mds de dinars.
Le ministère des Moudjahidine garde sa sixième position avec plus de 235,31 mds de dinars, devançant de loin le ministère du Travail et de la Sécurité sociale qui a un budget de 163,12 mds de dinars, et celui de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme à 132,6 mds de dinars.
Si les premiers secteurs renforcent le caractère social de l’Etat, les autres liés à la production et l’investissement, et la technologie, restent en dernière position avec des budgets qui n’accèdent pas les 30 mds de DA voire 20 mds à l’instar de celui du Tourisme avec 3,24 mds de dinars, et celui de la Poste et de la Télécommunication avec 2,28 milliards de dinars.
Le ministère de l’Industrie pharmaceutique est à 0,327 milliard de dinars, les statistiques et la numérisation à 0,150 milliards, l’industrie 4,5 mds, le transport 7,8 milliards de dinars et celui de la jeunesse et des sports 38,06 mds de dinars.
Par Essaïd Wakli