«La lutte contre la corruption est notre priorité»

Par Zahir Radji
Le président du parti El Fadjr El Djadid, Tahar Benbaibeche, a affirmé, hier à Alger, que le prochain gouvernement aura devant lui des dossiers à traiter en urgence. En effet, il a plaidé pour la poursuite de la lutte contre la corruption. Un phénomène qui continue de gangréner l’administration algérienne d’une manière générale.
M. Benbaibeche, qui s’exprimait lors de son passage hier au forum hebdomadaire de notre confrère «El Wassat», a appelé à la lutte contre ce phénomène dans le but de garantir une gestion transparente dans les affaires de l’Etat. L’autre dossier à prendre en considération, dira-t-il, concerne la situation sociale. Selon l’intervenant, les citoyens attendent des solutions aux différents problèmes auxquels ils font face. Il concerne la nécessité d’améliorer le pouvoir d’achat des gens, le règlement du dossier du logement et l’amélioration des conditions de vie d’une manière générale. Sans cela, a-t-il indiqué, «on ne pourra aspirer à construire un Etat fort». Quand le peuple est coincé entre des problèmes techniques et sociaux, a-t-il ajouté, il ne pourra pas adhérer au projet de la société, ni à la construction des institutions de l’Etat. Il y a également une urgence à mettre en place un système de santé et éducatif performant afin de répondre aux aspirations du peuple. «Actuellement, nos hôpitaux sont versés dans une situation lamentable et la prise en charge des malades, notamment les cancéreux, fait énormément défaut. Les citoyens ont la peur au ventre lorsqu’un membre de leur famille tombe malade», a-t-il regretté. Pour lui, l’Etat doit impérativement revoir sa copie en ces deux domaines à travers la construction de nouveaux CHU moderne à travers les quatre coins du pays et mettre en place un système éducatif performant. «Nous ne pouvons pas construire un Etat de droit quand le citoyen est inquiet de l’éducation de ces enfants et de leur santé», a-t-il martelé. Ainsi, l’invité du forum d’El Wassat a estimé qu’il est également urgent de s’atteler sur le dossier de la relance économique du pays. Toutefois, l’atteinte et la réalisation de ces objectifs nécessitent le règlement d’abord de la question politique. Pour le président du parti El Fadjr El Djadid, les élections du 12 juin prochain seraient l’une des solutions pour la crise politique que vit le pays.
Pour des élections transparentes
Dans ce cadre, il a réitéré son appel pour le respect de la volonté du peuple, en garantissant des élections libres et transparentes. Selon lui, ces élections sont également une «opportunité», pour ne pas dire la dernière chance, pour faire sortir le pays de la situation de «stagnation» et d’ «incertitude». Pour cela, le parti El Fadjr El Djadid se prépare activement pour ce rendez-vous électoral, en affirmant que des listes, dont 80 % seront des jeunes, seront présentées dans les 56 wilayas. Il a, en outre, assuré que même son parti aura la majorité au sein du parlement prochain et il va associer les autres formations dans la gouvernance du pays. «Nous sommes pour une gouvernance participative en associant toutes les forces politiques et acteurs de la société civile», a-t-il répondu à une question sur le sujet, en affirmant que «le pays sortira de la crise en accordant un traitement spécial pour chaque dossier».
«Nous ne pouvons pas rompre les relations avec la France»
Sur un autre registre, l’ancien SG du RND a affirmé que l’Algérie et la France sont liées d’une relation exceptionnelle et que chaque pays à besoin de l’autre, en indiquant que «l’avenir de la France est lié avec l’Algérie». «Nous pouvons accorder des exceptions pour la France, puisque nous possédons une diaspora de 5 millions établie dans ce pays. La coopération avec la France est obligatoire, mais cette relation doit être transparente et non pas dans les coulisses !»
Mise en garde contre la déviation du hirak
Évoquant le mouvement populaire du 22 février 2019, «le hirak», Tahar Benbaibeche l’a qualifié de «sauveur d’honneur des Algériens», puisque, a-t-il indiqué, ce mouvement a mis fin à un système «défaillant» et à ses «dépassements». «Les acquis du hirak sont bénéfiques pour l’avenir du pays et les anciennes pratiques du régime de Bouteflika ne se reproduiront pas dans l’avenir», a-t-il souligné. Affichant son soutien pour la poursuite de ce mouvement populaire, l’intervenant a toutefois mis en garde contre la déviation du hirak, notamment avec les slogans «hostiles» portés par certains manifestants à l’encontre de l’Armée nationale et également celui de «Nous demandons l’indépendance». C’est dangereux de porter de tels slogans, ceci ouvrira la porte pour l’intervention et l’ingérence étrangère dans notre pays, a-t-il mis en garde.