«La refonte économique est la mère des réformes»

Par Zahir Radji
La conjoncture économique oblige. La refonte économique et la mise en place d’un nouveau modèle économique s’impose avec acuité. La question est, d’ailleurs, au centre des préoccupations du discours des différents candidats aux élections législatives du 12 juin prochain.
Hier et lors de leur passage au Forum d’El Wassat, Abdelkader Beriche du mouvement El Binaa de la wilaya d’Alger, Haouari Tigharssi de la lite «El Badil» de la wilaya de Blida et Ali Rebidj du FLN de la wilaya d’Alger ont mis l’accent sur la nécessité d’engager des réformes sérieuses et profondes des dossiers économiques.
Ces trois candidats ont, ainsi, plaidé pour la simplification des mesures et diapositifs régissant l’investissement notamment, d’où la nécessité de relancer l’appareil économique, en procédant en urgence à la numérisation, la lutte contre la bureaucratie, la reforme du système fiscal, la conquête du marché parallèle, la modernisation du système bancaire et la diversification des modes du financement.
Dans ce cadre, Ali Rebidj a laissé entendre que « toutes les conditions pour la relance économique existent, il suffit juste de remédier à certains problèmes et dysfonctionnements au niveau de l’administration». Le politologue et candidat du FLN à cette échéance a prôné le principe de dire les quatre vérités pour les citoyens, tout en s’éloignant des discours populistes qui ne règlent en rien les problèmes réels du pays.
Le professeur en économie, Abdelkader Berriche a, pour sa part, insisté dans son intervention sur la nécessité de construire la nouvelle Algérie sur de bases solides. C’est le seul moyen afin d’éviter de tomber dans les erreurs du passé. Pour cet économiste, le traitement économique des dossiers se fera selon la priorité des secteurs. Certaines questions d’ordres organisationnels doivent être traitées dans le court terme de 2 à 3 ans et les dossiers nécessitant des réformes structurelles seront traités dans le moyen terme et d’autres à long terme de 7 ans et plus. S’agissant de la réforme du système des subventions, l’intervenant a fait savoir que tout le monde s’accorde à dire que le système actuel n’est pas juste, d’où la nécessité d’aller vers un système ciblé. «Au sein de notre parti politique, nous aspirons à la mise en place d’un système social juste et équitable. Nous travaillons pour l’instauration d’un Etat social, dont les catégories vulnérables auront leur part des richesses du pays», a-t-il précisé. Sur ce point, Dr Haouari Tigharsi a relevé que seulement 20% du budget alloué aux subventions arrive réellement aux citoyens. Autrement dit, sur les 1900 milliards de DA que l’Etat a consacré pour les subventions, seulement 500 milliards de DA concernent directement les citoyens ! Les pouvoirs publics doivent impérativement, dira-t-il, s’attaquer à ce dossier sans tarder, en identifiant les familles nécessiteuses. M. Tigharsi a recommandé de numériser les différents secteurs et le recensement de la population. Par ailleurs, Abdelkader Berriche a plaidé pour la mise en place de stratégie à long terme, puisque indique-t-il, « On ne peut pas garantir une bonne gestion des affaires de l’Etat avec des visions conjoncturelles. Nous devons avoir des visions à moyen, court et long termes. Et au sein de notre parti nous travaillons sur l’élaboration de la vision de l’Algérie 2062». Sur un autre registre, le représentant du FLN a plaidé pour la création de pôles sanitaires dans les quatre coins du pays. Un moyen pour mettre fin aux souffrances des malades algériens, à travers une répartition équitable des centres des soins. Toutefois, Ali Rebidj s’est montré opposé à un éventuel recours à l’endettement extérieur, en précisant qu’actuellement l’Algérie a d’autres alternatives.