La régularisation de la main-d’œuvre étrangère, une opportunité pour le pays

Par Abdelkader Mechdal
Ce qui intéresse aussi dans les échanges avec les pays voisins, c’est de passer à une normalisation du séjour, des ressortissants qui veulent travailler en Algérie, et vice versa, ce qui leur donnerait un statut permettant de les canaliser vers les activités légales, profitant à la contribution à de meilleurs performances pour les secteurs les employant, et là où la main-d’œuvre nationale n’est pas en mesure d’occuper, pour une raison où une autre, les postes vacants touchant à des activités en plein développement dans le pays.
C’est une réalité, que de dire que la main-d’œuvre subsaharienne occupe une place importante, dans des secteurs en plein essor en Algérie, à leur tête, celui de l’Habitat et des grands chantiers ouverts à travers le pays, et qui bénéficient de financements exceptionnels, vu leur importance pour la réalisation des programmes gouvernementaux visant la prise en charge de la demande nationale sur les produits du secteur. Cette main-d’œuvre a trouvé, dès son introduction en Algérie, une opportunité énorme pour trouver du travail manquant dans son pays d’origine, et elle est prête à travailler dans des conditions les plus dures, substituant ainsi une main-d’œuvre locale qui a pris l’habitude de se diriger, au moins au niveau des grandes villes, vers d’autres activités moins pénibles. Comme c’est le cas aussi de la substitution d’une autre main-d’œuvre étrangère qui travaillait en force en Algérie, mais qui a diminué en nombre, surtout la main-d’œuvre chinoise, qui a pu s’introduire dans le cadre de la réalisation, par de grandes sociétés chinoises, des programmes de logements étatiques, mais aussi au profit du secteur privé.
Si on se réfère aux activités désertées par la main- d’œuvre locale, il y a lieu de donner un autre exemple très révélateur, qui est celui de l’agriculture, là où la valorisation de la production passe obligatoirement par le travail mené par une main-d’œuvre formée et disponible, ce qui explique, dans le cas de l’Algérie, la perte de la production sur le champ de diverses cultures, où les producteurs se retrouvent dans l’incapacité de mener à bien leur récolte. Ce qui fait, que le recours à la main-d’œuvre occasionnelle, constituée essentiellement de Subsahariens, est indispensable pour atteindre les objectifs du secteur tout entier. Le facteur travail, qui fait défaut dans le pays pour ce genre d’activité, et bien d’autres, mène au besoin de passer à des schémas de recrutement, qui doivent servir les intérêts de l’économie nationale.
Dans ce sens, les pays limitrophes de l’Algérie sont dans l’incapacité d’offrir des postes d’emploi à leur population, ce qui constitue un réservoir de la main-d’œuvre jeune, dynamique, et prête à intégrer les projets en réalisation dans le pays, ce qui demande une attention assez particulière, de la part des Autorités publiques. D’une part, il faut admettre que l’efficacité, de secteurs entiers de l’économie nationale, est liée à la disponibilité de la main-d’œuvre, et que celle locale ne parvient pas à satisfaire les porteurs de projets, y compris dans les grands chantiers de l’Etat. D’une autre part, il faut passer à la régularisation du séjour de la main-d’œuvre étrangère, et veiller à ce qu’elle ne soit pas exploitée à travers les salaires bas et la non déclaration à l’assurance sociale, ce qui va dans le sens de protéger ces ressortissants, mais aussi de créer des opportunités certaines, pour alimenter les caisses de la sécurité sociale et du fisc algériens. Il est vrai, que l’ouverture des frontières avec les pays voisins est très intéressante pour le développement des flux commerciaux, mais il faut exploiter ce rapprochement historique, pour aller au-delà du commerce et intégrer les éléments en relation avec le facteur humain, pour que cessent les pratiques de son exploitation de tout ce qui est prohibé, allant de la contrebande au terrorisme, se basant sur son besoin à une vie meilleure.