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La tension et les doutes persistent

Malgré la légère remontée des cours du pétrole

Au sortir d’une semaine assez difficile, marquée par une chute du marché face à un regain de doutes sur son prochain rééquilibrage, les cours du pétrole ont enregistré une légère remontée que beaucoup d’économistes et d’investisseurs qualifient de temporaire, tant les incertitudes persistent.

Les compagnies américaines semblent largement profiter de la brèche ouverte par les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d’autres pays, qui s’imposent depuis janvier des plafonds de production, et, au final, les stocks mondiaux peinent toujours à reculer. Des économistes justifient cette légère hausse par le fait de conjonctures liées à des achats techniques, car au vu des stocks mondiaux, rien ne peut justifier une hausse aussi minime soit-elle.

La production américaine atteint désormais plus de 9 millions de barils par jour, et est en hausse de plus de 10% par rapport à la mi-2016, ce qui réduit à néant les efforts de l’Opep pour rééquilibrer le marché. Des représentants du cartel disent être prêts à reconduire l’accord, mais ils ne semblent pas pour autant partant pour intensifier les baisses de production, comme certains analystes le jugent nécessaires. Pour rappel, l’Opep a réduit sa production sur les six premiers mois de 2017 pour limiter la surproduction mondiale, ce qui aurait permis d’évacuer un tant soit peu les réserves mondiales trop abondantes.

La peur des prix trop bas avait poussé l’Opep à l’action en décembre dernier, et permis la limitation de la production, mais l’accord avait été long à trouver et la chute des prix risque de prédire à contrecoup des prévisions difficiles à tenir. Si la tension est évidente selon des analystes, celle serait due au fait que la production reste toujours abondante et que des représentants du cartel disent être prêts à reconduire l’accord. Pourtant à la source, l’accord de réduction d’un million deux cent mille barils jour de la mise sur le marché des pays de l’Opep conclu en novembre semble fonctionner normalement, cependant les investissements massifs qui ont repris aux Etats-Unis pour l’exploitation du gaz de schiste depuis que les prix sont remontés, apportent un complément d’offre qui compense déjà ce que les producteurs traditionnels ne fournissaient plus.

Et la hausse régulière des stocks américains de semaine en semaine indique même que l’on se trouve dans une situation nouvelle où l’Amérique risque d’inonder de plus en plus le marché. L’inquiétude est tellement forte parmi les fournisseurs traditionnels qu’une réunion vient de se tenir pour la première fois avec les producteurs de gaz de schiste, pour tenter de tracer des perspectives réalistes sur l’avenir de ce marché si sensible à la conjoncture, en prenant conscience d’une donnée fondamentale : le meilleur moyen de contrôler la production est de stabiliser les prix, voire de les orienter à la baisse pour décourager la multitude de petits producteurs d’outre-Atlantique à s’orienter vers une activité qui serait alors de moins en moins lucrative, en dépit de la baisse des coûts d’exploitation observée ces derniers temps.

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