La transparence… facteur clé pour la réussite des réformes
Par Abdelkader Mechdal
La pratique de la réforme économique en Algérie a besoin de dépasser le simple engagement de changer la réglementation, pour passer à des niveaux d’intervention plus précis permettant une réelle ouverture sur les opérateurs économiques, dans le sens de les mobiliser autour des programmes de renouveau annoncés par les pouvoirs publics.
L’instauration d’un niveau d’ouverture, par le biais de l’information sur l’application des engagements publics, et dans le temps approprié, pourrait aider à la prise de la bonne décision quant au choix des investissements par les porteurs de projets et de leur implantation sur le marché national. Ce genre d’intervention est en mesure de participer à l’encadrement efficace de ce dernier, en insistant sur la transparence dans la gestion des grands dossiers, qui étaient en souffrance et attendant une solution qui devrait aboutir à un meilleur climat des affaires dans le pays, ce qui permettrait de s’aligner sur ce qui se fait dans les pays concurrents.
Le grand dossier de la concession automobile, a pris enfin un aboutissement avec la signature par les autorités compétentes des attributions au profit de quatre opérateurs, ce qui est en soi un pas en avant pour mettre fin à cette période si longue là où les importations ont été interrompues, le temps de régler le problème posé en relation avec les facilitations données aux concessionnaires et les avantages octroyés, qui se sont avérés non fructueux en ce qui était attendu comme passage à une industrialisation effective dans le domaine de l’automobile. Dans ce sillage, l’annonce faite officiellement par le ministère de l’industrie à ce sujet, aurait pu être une occasion pour instaurer le climat de la compétition et de la confiance tant réclamé par les opérateurs les plus en mesure de doter le pays de moyens réels pour son industrialisation.
Le souci des autorités, qui était concentré sur le gaspillage des ressources en devises et des passe-droits en relation avec la gestion du dossier SKD/CKD, a dû interrompre purement et simplement l’approvisionnement du marché national, puisque l’importation des kits s’est arrêté et l’achat des véhicules neufs est bloqué, ce qui a créé une grande tension chez et les opérateurs et les clients, pour que l’inquiétude passe aux constructeurs étrangers des marques automobiles qui vivent l’interruption de la relation avec un marché aussi important que celui de l’Algérie leur échapper. Une situation qui a en fait ouvert une brèche dans la relation avec les constructeurs et fournisseurs, ce qui fait que la solution conçue par les autorités algériennes à cet épineux dossier, a pris un intérêt particulier pour ce qui est du retour à la normale. C’est à partir de cet état de fait que la régulation publique en passant à de nouvelles conditions d’octroi des licences est une occasion en or pour accéder à une nouvelle ère de règlement sur le marché national, avec une totale transparence dans la prise de décision et la déclaration dans les détails requis, sur le contenu des dossiers traités et la base sur laquelle a été fondé l’octroi de la licence, faisant en sorte à ce que les opérateurs soient à pied d’égalité devant l’application de la nouvelle réglementation, et que tout le monde soit informé par le biais de sites publics ouverts aux professionnels, des décisions prises et de l’aboutissement d’un des dossiers les plus suivis dans cette nouvelle phase des réformes. Sans un travail pareil, il sera difficile de convaincre de la bonne tenue de l’intervention de l’Etat en faveur d’une meilleure prise en charge des doléances des opérateurs et investisseurs.