La Trésorerie de la Cnas bat de l’aile !
Avec 12 milliards de DA remboursés rien que pour les arrêts de maladie
Le constat est sans appel. La Caisse nationale des assurés sociaux vient de révéler le montant des remboursements des jours des arrêts de travail. Selon son directeur General adjoint, la Cnas a déboursé la somme de 12 milliards de dinars pour le remboursement de 12 millions de jours d’arrêts de travail (congé de maladie).
Si le chiffre avancé a de quoi inquiéter, il pose alors une autre question. Ce comportement qui relève de l’incivisme remet en cause nos capacités à être productif. Un comportement que certains n’ont pas hésité à qualifier d’antinational, au moment même où les pouvoirs s’évertuent à rehausser une production en berne et attirer des capitaux étrangers
Des solutions existent certes, mais doit-on passer par des restrictions pour aboutir aux résultats escomptés ? A titre d’exemple aux Etats Unis, -et cela figure dans la loi-, l’employé n’a droit qu’à une quinzaine de journées de maladie par an. Si cela est jugé excessif, il n’en demeure pas moins que dans ce pays, les congés de maladie ne se donnent pas à tour de bras et les médecins soupçonnés de complaisance sont radiés de l’Ordre des médecins.
En ce qui concerne notre pays -et même si ce chiffre est en baisse depuis 3 ans- la Cnas comptait mettre un terme aux congés de maladie de complaisance en procédant à des contrôles à domicile du salarié malade.
Même en régression, ces chiffres restent alarmants et pour beaucoup d’analystes, ce comportement n’est pas résiduel, mais bien la conséquence des années de dirigisme économique, où le salaire était assuré à l’employé quelle que soit sa situation.
Par ailleurs, l’image donnée à l’extérieur n’est guère reluisante. Déjà en avril de cette année, l’ex-ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi, avait qualifié ce phénomène de «véritable hémorragie financière» qui met en péril l’équilibre financier de la Caisse nationale d’assurance sociale.
La Cnas met en exergue aussi le fait que cette situation est aggravée par le rétrécissement des gros cotisants. En effet, M. Ouaguenouni a, dans un entretien à des confrères, affirmé que les patrons d’entreprise et autres assujettis ont bénéficié des dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2015 qui les dispense des pénalités de retard au cas où ils régularisent leur situation, M. Ouaguenouni a affirmé que «50% seulement des entreprises ont payé leurs cotisations au premier semestre 2017, ce qui a réduit grandement les avoirs de la Caisse, avec un important manque à gagner».
Redouane Ouaguenouni a fait savoir aussi que plusieurs mesures efficaces ont été prises par la Caisse nationale des assurances sociales pour améliorer ses prestations, compenser son déficit et lutter contre plusieurs dépassements, dont les certificats médicaux de complaisance et ce, depuis octobre 2016.
Un autre cadre de cette caisse a affirmé également que les congés de maladie constituent la principale tricherie à laquelle recourent les Algériens pour sécher le travail, que la Cnas a débusqués en 2016.
Rien que pour 2016, selon les statistiques données par le directeur des prestations à la Caisse, Abdelhafid Djoghri, 386 955 journées inscrites dans le cadre des demandes d’arrêts de travail ont été rejetées (non indemnisées) durant l’année 2016, contre 232.848 journées en 2015, soit une évolution de 66% de journées non indemnisées. Les opérations de contrôle à domicile effectuées en 2016 ont concerné 124 805 assurés sociaux dont 19 072 étaient absents et 14 473 sanctionnés, alors qu’en 2015, le contrôle a touché 107 418 assurés dont 10 521 ont été absents et 8 507 sanctionnés.
Au moment où l’Algérie se trouve dans une situation délicate et doit se retrousser les manches, ces comportements devraient être plus que sanctionnés financièrement.