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La volte-face des accusés

Par Arezki Louni

Acte II pour l’affaire Khalifa, dont le procès a démarré dimanche au tribunal criminel près la Cour de Blida, en présence de l’accusé principal Abdelmoumen Khalifa et de onze de ses coaccusés. Ainsi, suite à la réponse favorable de la Cour suprême au pourvoi en cassation du dernier verdict prononcé en 2015, les mis en cause comparaissent de nouveau devant la justice. 

 

Cependant, contrairement au premier procès, plusieurs accusés auditionnés par le juge de siège lors du procès sont revenus sur leurs déclarations faites auparavant, ils se sont rétractés revenant sur leurs déclarations initiales. C’est le cas, notamment de l’ancien directeur général adjoint chargé de la sécurité au sein du Groupe Khalifa, Abdelhafid Chachoua. Ce dernier a déclaré «n’avoir jamais procédé au retrait et au transfert de fonds sans titres réguliers ni à leur remise à Khalifa». Et d’ajouter qu’il avait subi des pressions de la part de certaines «parties», sans les citer, «qui voulaient faire tomber le premier responsable de ce Groupe». Plus précis, Chachoua a affirmé que la nature de ses missions n’avait aucun lien avec la gestion et les fonds, mais plutôt la supervision et l’orientation des agents chargés du transfert et de la surveillance des fonds entre agences. Comme il a nié avoir reçu des ordres de la part du principal accusé dans l’affaire de transfert et de remise de fonds sans aucun titre régulier ou documents légaux à des destinations inconnues, des allégations, a-t-il dit, infondées. Son frère a lui aussi abondé dans le même sens. Badreddine Chachoua, en réponse à une question sur sa participation avec les autres accusés dans la campagne visant à convaincre des directeurs et des responsables d’entreprises publiques pour déposer des fonds dans Khalifa Bank en contrepartie d’avantages personnels, a réfuté ces allégations. Appelé à la barre, l’ancien directeur de l’Agence de Blida, Belaïd Kechad a également nié les accusations de remise de fonds sans titres réguliers sur la base d’ordres verbaux de la part de l’ancien PDG du Groupe ou l’octroi d’un quelconque privilège notamment à des responsables d’entreprises publiques. Il convient de rappeler que lors du procès tenu fin juin 2015, le principal accusé Abdelmoumen Khalifa a été condamné à 18 ans de prison ferme et un million de DA d’amende ainsi que la confiscation de tous ses biens. Abdelmoumen Khalifa est accusé d’«association de malfaiteurs», «abus de confiance», «faux et usage de faux dans des  documents administratifs et bancaires», «corruption», et «banqueroute frauduleuse». Bénéficiant de circonstances atténuantes, vu son âge avancé, Omar Rahal a été condamné à cinq ans de prison ferme. Djamel Guelimi à dix ans d’emprisonnement, Idir Issir à six ans, Abdelhafidh Chachoua à huit ans et 500 000 DA comme amende ainsi que la saisie de sa villa. Son frère Badreddine a été condamné à six ans de prison, ainsi que la saisie de sa villa à El Achour, alors que leur père Ahmed a été relaxé. Huit ans d’emprisonnement et un million de DA contre Mir Omar, deux ans de prison et 200 000 DA pour Arezki Amghar. Ighil Ali Ameziane a été condamné à trois ans de prison ferme et 500000 DA en guise d’amende et la saisie de sa villa à Chéraga. Foudad Adda, ancien directeur de l’école de police de Aïn Benian a été condamné à trois ans d’emprisonnement et 20 000 DA d’amende, alors que Ali Aoun a été condamné à un an de prison avec sursis et 5 000 DA d’amende. Le procès s’est poursuivi, hier, avec l’audition du reste des accusés, qui tout comme leurs prédécesseurs ont rejeté en bloc les accusations retenues contre eux.    

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