L’Afrique au cœur des ambitions chinoises : 33 % des projets portuaires sous pavillon de Pékin
L’Afrique s’impose de plus en plus comme un terrain stratégique pour les grandes puissances économiques, et la Chine y joue un rôle central, notamment dans le développement des infrastructures portuaires. D’après un rapport publié le 10 mars 2025 par le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA), Pékin est impliqué dans 62 projets portuaires sur le continent, soit 33 % des chantiers en cours ou à venir. L’Afrique de l’Ouest concentre à elle seule 33 de ces projets, illustrant l’ampleur de l’investissement chinois.
Cette politique s’inscrit dans une stratégie plus vaste visant à sécuriser les chaînes d’approvisionnement mondiales et à consolider les intérêts économiques et géopolitiques de la Chine. En s’appuyant sur ses entreprises d’État, Pékin finance, construit et gère des infrastructures portuaires stratégiques, renforçant ainsi sa présence économique en Afrique. La Namibie, par exemple, est devenue un partenaire clé sur la côte atlantique, accueillant plusieurs projets d’envergure qui témoignent de l’importance du continent dans les ambitions chinoises.
Une influence économique et militaire grandissante
Au-delà des aspects commerciaux, l’implication chinoise dans les infrastructures portuaires africaines revêt une dimension géopolitique. Pékin ne se contente pas d’investir dans des ports : elle y associe également une présence navale accrue, sous couvert de missions de lutte contre la piraterie et d’exercices militaires. L’installation de la première base navale chinoise à Djibouti en est une illustration concrète, marquant une volonté d’ancrer durablement son influence militaire sur le continent.
Cette montée en puissance ne laisse pas les autres puissances indifférentes, notamment les États-Unis, qui voient en l’Afrique un enjeu stratégique majeur. Longtemps focalisée sur l’Europe et le Moyen-Orient, Washington semble aujourd’hui déterminée à rattraper son retard face à l’offensive chinoise.
L’Algérie diversifie ses partenariats
Dans cette redéfinition des équilibres géopolitiques, l’Algérie ne reste pas en marge. Adoptant une approche basée sur des partenariats mutuellement bénéfiques, le pays mise sur la diversification de ses alliances économiques. Cette stratégie commence déjà à porter ses fruits, avec une amélioration notable du niveau de vie et des perspectives économiques prometteuses à court et moyen terme.
Toutefois, si les investissements chinois offrent des opportunités indéniables pour le développement des infrastructures africaines, ils soulèvent aussi des interrogations sur la dépendance économique qu’ils pourraient engendrer. Les pays du continent doivent ainsi veiller à équilibrer ces relations pour préserver leur souveraineté et éviter une influence excessive de Pékin sur leurs économies.
L’Afrique est au cœur d’une bataille d’influence où la Chine, avec sa vision stratégique et ses moyens financiers, semble avoir une longueur d’avance sur ses concurrents. Mais face à cette montée en puissance, d’autres acteurs, notamment les États-Unis, pourraient intensifier leurs efforts pour rééquilibrer le rapport de force.
