L’Afrique, leader mondial du mobile money avec 1105 milliards de dollars de transactions en 2024

Portée par une adoption massive et un usage croissant, l’Afrique s’est imposée en 2024 comme le pilier mondial de l’argent mobile. D’après le rapport annuel de la GSMA, publié le 8 avril, intitulé The State of the Industry Report on Mobile Money 2025, le continent a généré à lui seul 1105 milliards de dollars de transactions via le mobile money, soit 65,35 % de la valeur totale enregistrée à l’échelle mondiale.
Cette performance représente une progression de 15 % par rapport à 2023. À l’échelle mondiale, la valeur des transactions a atteint 1680 milliards de dollars en 2024, en hausse de 16 % par rapport à l’année précédente. L’Afrique concentre également 74 % du volume total des opérations, avec 81,8 milliards de transactions, contre 108,4 milliards au niveau mondial.
Le continent compte désormais 1,1 milliard de comptes de mobile money, soit 53 % du total mondial, avec une croissance de 19 % en un an. Toutefois, cette croissance masque de fortes disparités régionales.
Des dynamiques contrastées entre sous-régions africaines
Avec 459 millions de comptes et 649 milliards de dollars de transactions, l’Afrique de l’Est domine largement le paysage continental, suivie de l’Afrique de l’Ouest (485 millions de comptes, 357 milliards de dollars) et de l’Afrique centrale (104 millions de comptes, 83 milliards de dollars). À l’inverse, l’Afrique du Nord (25 millions de comptes, 10 milliards de dollars) et l’Afrique australe (27 millions de comptes, 6 milliards de dollars) restent à la traîne, freinées notamment par des taux de bancarisation plus élevés.
Un moteur de croissance économique
Au-delà de l’aspect transactionnel, le mobile money contribue désormais de manière significative à la croissance économique. Selon la GSMA, en 2023, il a permis d’augmenter de 720 milliards de dollars le PIB cumulé des pays disposant de ce service, soit une hausse de 1,7 % par rapport à un scénario sans mobile money.
En Afrique subsaharienne, l’impact est encore plus marqué : la contribution de cette industrie au PIB est passée de 150 milliards de dollars en 2022 à 190 milliards en 2023. Dans une dizaine de pays, dont le Kenya, le Ghana, le Bénin ou encore le Sénégal, cette technologie a permis une hausse de plus de 5 % du PIB national.
Des usages de plus en plus diversifiés
Les usages du mobile money ne cessent de s’élargir. En 2024, les paiements marchands ont représenté 105 milliards de dollars à l’échelle mondiale, suivis des paiements de factures (93 milliards), des transferts transfrontaliers (34 milliards) et des décaissements en masse, tels que le versement des salaires ou aides sociales (97 milliards).
Par ailleurs, les services proposés vont au-delà des simples transferts : 44 % des fournisseurs ont accordé des prêts à leurs clients, 34 % ont proposé des produits d’épargne et 28 % des assurances, notamment en Afrique subsaharienne et en Asie.