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L’Algérie a besoin d’un nouveau modèle de croissance

Un ralentissement de l’économie attendu en 2019

Pour la Banque mondiale, la croissance économique en Algérie rencontre des entraves structurelles qui l’empêchent de bénéficier de la conjoncture favorable enregistrée sur les marchés pétroliers, l’année 2018. Le nouveau rapport de l’institution financière internationale, nous emmène à mettre plusieurs observations.


Par Abdelkader Mechdal

Economiste

 

La révision de l’état de la construction de la croissance est toujours fortement tributaire des revenus des hydrocarbures. Les prévisions budgétaires de l’Etat pour 2018 ont été calculées sur la base de prix référentiel du pétrole à 50 dollars US/baril, tandis que la production des hydrocarbures n’a pas suivi, puisqu’une décroissance de la production a été enregistrée de l’ordre de 4,2%. Le résultat net de cette évolution a impacté directement le taux de croissance annuel, qui perd 1 point par rapport aux prévisions du dernier trimestre de l’année passée, pour s’établir au niveau faible de 1,5% seulement.  

Cette situation, confirme d’une façon claire les difficultés que rencontre l’entreprise «Sonatrach» à mettre en œuvre son plan d’investissement post-2014, en relation avec la chute de son chiffre d’affaires, mais aussi, à cause de l’instabilité qu’elle a connue suite aux affaires liées aux contrats à l’international, qui l’ont secouée et qui ont inculpé son staff dirigeant. Et puis, la compagnie nationale rencontre d’autres difficultés, en relation avec la perte de parts de marché, surtout dans le domaine du gaz naturel, vu la compétitivité imposée par ses concurrents, qui connaissent une expansion vers des marchés traditionnels de «Sonatrach» particulièrement en Europe.

Les secteurs hors hydrocarbures, ont quant à eux, sauvé la face en se basant sur des éléments de marché interne bien consolidés, en bénéficiant de la forte demande sur leurs produits. Il s’agit en premier lieu du secteur agricole, qui a connu une forte croissance de 6,9%, sous l’effet d’une bonne année agricole basée sur des conditions climatiques favorables. Le deuxième secteur est celui de la construction, qui a enregistré une croissance de 4,6%, vu les programmes de logements en exécution maintenus pour le financement budgétaire de l’Etat de l’année 2018. Pour ce qui est de la croissance du secteur des services non-publics, elle se classe quant à elle en troisième position, avec le taux de 3,8%, ce qui démontre l’importance de l’accompagnement au profit de l’activité économique en général.

Pour ce qui est de la croissance prévisible pour l’année en cours 2019, elle ne pourra pas dépasser les 1,9%, dans une évaluation pessimiste liée à plusieurs facteurs déterminants.  Il s’agit du prix du pétrole plus bas, et ce, malgré la hausse attendue de la production, ce qui élimine tout impact positif sur la croissance. De l’autre part, il y aura un ralentissement dans les secteurs hors hydrocarbures, et ce, à cause de la diminution de la commande publique, en relation avec le rééquilibrage budgétaire qui va être appliqué dès le 2e semestre de l’année en cours, mais on s’attend à ce que l’inflation soit contenue.

L’autre face des problèmes structurels que connaît l’économie, reste cette situation de déficit budgétaire attendu, de 8,5% du PIB, et celui des comptes courants de 8,1% du PIB, ce qui mène à l’importance de préconiser des assainissements dans le cadre d’un nouveau modèle de croissance à mettre inévitablement en œuvre.

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