L’Algérie affirme son rôle de puissance économique en Afrique en 2024, selon l’experte économique Lynda Bendjiane
Selon les données du Fonds monétaire international, l’Algérie se positionne désormais au troisième rang des économies africaines en 2024, avec un produit intérieur brut (PIB) estimé à 266,78 milliards de dollars, derrière l’Afrique du Sud et l’Égypte, et devançant le Nigeria. Le FMI anticipe également une croissance de 3,8 % pour l’Algérie cette année. De plus, le président Abdelmadjid Tebboune a exprimé sa confiance quant à un PIB qui pourrait dépasser les 400 milliards de dollars d’ici 2026. Pour l’experte économique, Lynda Bendjiane, ce progrès « résulte d’une stratégie d’investissement ambitieuse dans des secteurs clés comme l’industrie et l’agriculture, mais aussi dans des domaines innovants tels que l’intelligence artificielle et la numérisation. » Bendjiane reste cependant prudente face à cette projection, notant que « si le potentiel est bien réel, sa réalisation dépendra de la continuité des réformes et de l’amélioration de l’environnement des affaires. »
L’Agence algérienne de promotion de l’investissement a également dévoilé des chiffres prometteurs, avec 6 600 projets enregistrés jusqu’à mars 2024, totalisant 24 milliards de dollars, et un doublement possible avec l’extension des terres économiques disponibles. « La diversification économique est la clé pour assurer une croissance durable », souligne Mme Bendjiane, en citant l’importance de l’industrie, dont la contribution au PIB pourrait passer de 7,5 % en 2024 à 9,3 % d’ici 2026.
L’Algérie enregistre par ailleurs des progrès en matière de gouvernance, notamment dans la lutte contre la corruption. Elle a gagné huit places dans l’Indice de perception de la corruption de 2023, un indicateur d’amélioration pour les investisseurs. « La transparence et la gouvernance sont cruciales pour attirer des capitaux étrangers », explique Bendjiane.
L’accent est également mis sur l’économie de la connaissance, avec la création d’incubateurs et la formation en technologies avancées. Ces initiatives visent à « moderniser l’économie et à la préparer pour l’avenir, » selon l’experte, qui estime que cette démarche est essentielle pour attirer une nouvelle génération d’entrepreneurs et stimuler l’innovation.
Sur le plan monétaire, la stabilité du dinar et la baisse de l’inflation, soutenue par une réduction des prix alimentaires et des importations, sont des signaux positifs. Enfin, avec une croissance qui surpasse celle d’économies telles que l’Égypte, le Koweït et l’Arabie Saoudite, « l’Algérie se place en acteur de premier plan dans la dynamique économique de l’Afrique du Nord », conclut Lynda Bendjiane, confiante dans le potentiel du pays à consolider ses gains économiques.