L’Algérie aura à affronter une nouvelle chute des prix du brut en perspective
Une nouvelle crise financière mondiale attendue pour fin 2020
Le poids de la dette publique, dans les pays les plus développés, est arrivé à un stade que le respect de l’engagement de ces Etats quant au paiement n’est plus garanti pour des sommes colossales non soutenables par les gouvernements. Une situation de crise qui menace l’économie mondiale d’une nouvelle récession, affectant les marchés surtout ceux des matières premières, et ainsi le transfert des méfaits aux pays producteurs, dont les pétroliers d’entre eux.
Selon donc un ancien responsable à Wall Street, le monde de la finance va vivre d’ici fin 2020 une nouvelle crise de cessation de paiement, mais cette fois-ci ne viendra pas des pays pauvres, mais des gouvernements des plus grandes puissances économiques mondiales, après que leur dette publique est arrivée à un niveau jugé «non soutenable», c’est-à-dire dépassant les capacités de ces mêmes gouvernements d’honorer leurs engagements quant au paiement selon l’échéancier établi à la conclusion des emprunts.
L’ancien vice-président de la Bourse de New York, le Belge Georges Ugeux, alerte dans un entretien reporté par le journal «Le Parisien», que le surendettement, qu’il qualifie d’explosif, va entraîner avant la fin de l’année prochaine un «tsunami» dans le monde de la finance, encore plus grave que ce qui a été vécu en 2008, et ce, sous l’emprise de la tendance généralisée des superpuissances économiques mondiales, à accentuer l’endettement public dans une optique de financement interne, ce qui va aboutir à une situation de non-paiement généralisée elle aussi, qui va conduire à des pertes chez les créanciers sur la place financière internationale.
Les chiffres avancés sur ce sujet donnent le vertige. La dette publique mondiale a atteint 63 000 milliards de dollars US, émanant de l’Europe avec 10 000 milliards de dollars, le Japon à 10 000 milliards de dollars, et les Etats-Unis avec 22 000 milliards de dollars, et des pays comme l’Italie, la France, les Etats-Unis et le Japon sont arrivés à épuisement puisque le niveau de leur dette publique, est devenu non soutenable. Le risque pour la finance internationale est lié, quant à lui, à la prise de conscience chez les pays endettés de la lourdeur du niveau de la dette, ce qui pourrait comme ça a toujours été le cas, les emmener à vendre les titres de cette dette dans le souci de s’en débarrasser, ce qui pousserait à faire monter les taux d’intérêts, accentuant les déficits budgétaires, et partant, le recul de leur capacité de refinancement. Ce dernier, une fois entamé, va certainement provoquer l’explosion, comme ça a été le cas des subprimes, mais cette fois-ci, elle va être plus grave, menant l’économie mondiale à une nouvelle grande crise financière.
Le scénario qui va suivre n’est que l’entrée en récession qui veut dire la compression de la demande mondiale sur les principaux produits, à leur tête, les matières premières, dont le pétrole. Tout le monde peut se souvenir de la chute du cours du brut après le déclenchement de la crise de septembre 2008, qui a poussé les prix, sous l’effet de la faiblesse de la demande mondiale, à une perte conséquente de la valeur, une situation qui connaît depuis 2014 un cycle baissier qui ne se remettra certainement pas en perspective, avant que la nouvelle crise financière attendue ne se déclenche vers la fin 2020.
C’est un double défi pour un pays producteur de pétrole comme l’Algérie, et mono-exportateur de cette matière, puisqu’il aura à affronter le problème de la dépendance vis-à-vis des ventes du brut, et la chute prévue des cours en même temps, ce qui démontre de l’urgence de passer vers l’application de réformes intelligentes et efficaces, dans un temps et une marge de manœuvre des plus réduits.
Abdelkader Mechdal
Economiste