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L’Algérie doit privilégier la création de valeur à l’interne

Par Abdelkader Mechdal         

La mise en concurrence des espaces de commerce suppose l’ouverture du marché devant toutes les formes d’organisation des opérations de vente à travers le pays, ce qui donnerait du souffle à la relation entre l’offre et la demande, en enregistrant des prix plus abordables et des ventes en quantités, très encouragées. 

La problématique de la commercialisation revient à chaque fois qu’on traverse des temps difficiles, comme c’est le cas avec la propagation actuelle du coronavirus, ce qui a fait resurgir des pratiques de spéculation flambant les prix des biens alimentaires, et ceux des produits frais en particulier. La rareté, qui se fait sentir sur le marché pour quelques produits stratégiques, touche d’une manière exceptionnelle ceux bénéficiant de subvention de prix (semoule et farine), pour les quantités commercialisées par des points de vente officiels, mais pour ce qui se vend illicitement ou loin de tout contrôle, les prix ont pris une tendance haussière reflétant un état de crispation poussé du marché. 

Pour ce qui est des produits agricoles frais, le problème qui se pose est plutôt le jeu spéculatif qui fait monter les prix au même temps que le produit est abondant chez les agriculteurs. Une situation qui fait que ces derniers et les consommateurs font les frais de l’intervention des intermédiaires qui imposent des pratiques hors normes qui doivent guider la commercialisation des produits aussi sensibles pour la population. La production agricole, qui a pu frôler une valeur d’un niveau de 30 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel, constitue une réserve non seulement pour la satisfaction de la consommation finale, mais aussi une source de matière première pour les filières industrielles de la transformation.

Ce niveau important de la production agricole suppose de garder des prix plus abordables et ainsi soutenir une stratégie nationale à définir, qui devra encourager les consommateurs à substituer les produits importés et sous pression surtout ceux de la filière blé, par des produits agricoles frais. Sans un prix libre et de niveau moindre que de ce qui est enregistré actuellement sur le marché, on ne pourra jamais prétendre à valoriser la production agricole, puisque ce niveau de prix pourra permettre l’augmentation des quantités commercialisées et vendues par les agriculteurs pour passer à des niveaux de production supérieurs, avec tout ce que cela représente comme une source pour les opérations d’exportation dans un deuxième temps.

Dans une réalité pareille, il est d’importance primordiale de mettre à exécution une stratégie qui puisse encourager les producteurs agricoles à améliorer sans cesse leurs procédés, dans un but d’assurer une offre conséquente pour développer les moyens de création de valeur dans le pays, et passer vers une exportation de produits en relation avec la transformation. Comme il est d’importance aussi d’arriver à diversifier les structures et les pratiques commerciales de proximité qui vont rapprocher les producteurs des consommateurs, et limiter ainsi l’intervention des intermédiaires. Ces structures, qui peuvent être développées au niveau régional et local, peuvent faire l’objet d’une normalisation avant d’ouvrir l’organisation à l’investissement privé, avec l’obligation que les opérateurs intéressés soient des professionnels et ainsi faire barrage aux intervenants à tendance spéculative.

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