L’Algérie doit s’appuyer sur un modèle de l’offre

Par Abdelkader Mechdal
Le manque constaté dans la démarche gouvernementale, pour ce qui est de la relance de l’économie, est en relation avec l’absence d’un plan pluriannuel qui puisse donner de la visibilité à l’action des pouvoirs publics, c’est-à-dire de convaincre quant à la bonne marche pour retrouver le chemin de la croissance.
Dans une situation où la logique de la démarche des autorités se concentre excessivement sur la dépense publique, il devient difficile de basculer vers une autre logique qui va construire la démarche globale sur l’encouragement de la production, c’est-à-dire sur l’offre. Un état de fait qui rend en réalité à cette tradition qui fait que l’Etat prend en charge la demande de la société en recourant à la rente pétrolière essentiellement, un modèle qui a démontré ses limites, surtout qu’il donne l’impression au temps de l’embellie des prix sur les marchés mondiaux, qu’il peut durer dans le temps mais à chaque fois le pays se heurte à une réalité qui est que tout le danger à sa stabilité réside dans la dépendance à cette rente pour subvenir aux besoins de la population.
Le passage donc vers un modèle privilégiant l’offre est la solution de substitution la plus valable, et les ingrédients aidant à croire à cette démarche sont là et ne demandent que leur fructification. L’élément essentiel constituant l’indicateur le plus suivi de tous est la réserve de change, qui observe une diminution en valeur d’une manière constante depuis l’année 2013, pour se situer actuellement à quelque 42 milliards de dollars seulement, ce qui couvrirait un an et demi de l’importation, chose qui met de la pression sur les moyens financiers de l’Etat pour faire face aux achats incompressibles de produits de l’étranger.
L’autre élément qui puisse justifier le renforcement de l’offre domestique en Algérie est en relation avec la structure des importations, qui fait que beaucoup de produits non nécessaires sont toujours importés, sauf que les fournisseurs qui changent de nationalité, ce qui constitue en soi une opportunité ouverte aux opérateurs résidents, qui ont cette possibilité de passer à plus de production et permettre une économie à court terme des devises.
Mais la démarche globale est celle qui permettrait de mettre en application un plan plus ambitieux qui aura comme objectif de reconstruire une industrie nationale capable de contribuer à la couverture de la demande des industriels, en différentes machines et de la pièce de rechange, ainsi que d’assurer la maintenance de leurs outils de production. La fabrication locale des moyens de production annoncée par le département de l’industrie, vise aussi le passage dans une autre étape à l’exportation, chose qui ne trouve apparemment pas de concrétisation dans les procédures contestées du projet de loi de finances 2021. Et voilà que la démarche publique ne sort toujours pas de la gestion de court terme, et ne propose pas de solutions qui puissent agir sur la structure du système productif national, et en sorte de créer une certaine indépendance vis-à-vis des marchés étrangers, et ainsi consolider l’économie nationale.