L’Algérie doit sortir de l’immobilisme économique

Par Abdelkader Mechdal
La réalité sur le marché demande à ce que les autorités publiques passent à une meilleure cadence d’application des intentions affichées dans le domaine de la réforme du cadre réglementaire régissant la sphère de l’investissement et de la production en Algérie.
L’affichage pour une énième fois de désir de passer à un nouveau mode de gouvernance des affaires économiques du pays n’arrange en rien ce besoin d’aller de l’avant dans l’application des intentions tant affichées par les pouvoirs publics dans le sens d’améliorer le cadre d’action des opérateurs économiques, nationaux où étrangers. Sur le marché, on assiste à des effets exercés par la concurrence imposée à l’Algérie par des pays d’une meilleure souplesse en matière de facilitation d’accès aux affaires, ce qui fait perdre à l’économie nationale des opportunités d’affaires surtout dans le domaine industriel, qui est pourtant mis comme fer de lance dans le passage à une meilleure performance de la croissance et du développement.
Dans le plan d’action du gouvernement, il a été question d’insister sur le développement industriel et l’amélioration du climat des affaires, ce qui met en surface plusieurs éléments à prendre en charge pour garantir le sursaut attendu d’une économie en panne d’actions qui devaient l’emmener à une meilleure croissance et création de la richesse et de l’emploi à même de contribuer à la stabilisation de la sphère socioéconomique en premier temps, et de passer à des niveaux de vie plus consolidés en deuxième temps. Une double dimension est préconisée pour attester de la bonne orientation économique du gouvernement, celle sectorielle qui est affichée en continu et qui se concentre sur les actions à mener dans l’industrie, l’agriculture, le tourisme où même dans le secteur des start-up et des entreprises en général, et bien sûr celle qui touche aux territoires mais sans les nommer en tant que tels, en insistant sur ce qui est repris des anciens concepts comme le développement équilibré entre les wilayas du pays.
Mais, le moteur de la croissance et du développement ne sort pas de l’encouragement de l’investissement, ce qui incite le gouvernement à avancer l’objectif de l’amélioration du climat des affaires, c’est-à-dire d’aller vers une dé-bureaucratisation et à plus de transparence dans le traitement des dossiers à ouvrir par les investisseurs, nationaux où étrangers, une option qui renvoi aussi à faire sortir des tiroirs des instances en charge du dossier, ce qui est pourtant posé il y’a de cela 3 décennies et concernant le guichet unique, qui doit refaire surface de nouveau, en attendant qu’il puisse créer l’environnement propice pour une meilleure prise en charge des doléances des investisseurs. Comme il y’a lieu aussi de poser de nouveau des problèmes en liaison avec la gestion du foncier industriel, de l’amélioration du système bancaire où carrément d’insister sur le dossier du marché parallèle qui devra, selon les objectifs mis par le gouvernement, intégrer la sphère officielle.
Dans l’ensemble, il s’agit de la réouverture de dossiers qui ont été consommés dans le temps, et que leur traitement jusqu’ici n’a pas donné le résultat escompté, qui est celui d’encourager l’investissement et la modernisation des procédés productifs à même de permettre la diversification de l’économie, ce qui met le gouvernement actuel devant une situation à dépasser obligatoirement, et afficher ainsi une meilleure fermeté dans l’amélioration du climat des affaires, seule solution pour sortir de la situation de l’immobilisme économique et intégrer la dynamique de concurrence sur le marché régional de l’Afrique du nord et de la méditerranée.