L’Algérie en perte d’opportunités
Par Abdelkader Mechdal
Pour certains produits destinés à l’exportation, la demande venant de pays du bassin méditerranéen notamment, est élevée sans que les producteurs nationaux ne puissent en bénéficier, faute au manque de professionnalisme des opérateurs et d’adaptation des infrastructures avec le flux des produits, faisant en sorte que le revenu annuel hors hydrocarbures reste négligeable.
En plein mois sacré de ramadan, la consommation de certains produits frais connait une augmentation en relation avec une exigence des traditions des pays musulmans, où même chez la communauté musulmane en Europe, ce qui permet de nouvelles opportunités d’affaires en relation, qui s’ouvrent devant des produits de saveur dont ceux très prisés et produits en Algérie. Si on se réfère à cette période de l’année qui connait une demande particulière et assez élevée qui touche pratiquement la majorité des pays du pourtour méditerranéen, on se rend compte de l’importance de soutenir la production nationale des produits agricoles en vue de permettre aux opérateurs une croissance de leur chiffre d’affaires, en produisant non seulement pour le compte du marché domestique, qui vit une effervescence certaine chaque année durant cette saison religieuse, mais aussi de passer des opérations d’exportation avec les pays de la région.
Dans ce cadre, on peut citer des exemples de produits très demandés, comme est le cas des dattes où certains produits frais et en exemple la menthe qui fait le bonheur des consommateurs, même hors la communauté musulmane. Pour la Turquie qui est l’un des plus grands pays musulmans de la région est de la méditerranée, ses importations ont dépassé 127.000 tonnes en 5 ans jusqu’à 2017, pour enregistrer pour cette dernière année le chiffre de plus que 51 millions de dollars. La part de l’Algérie de ce marché, et selon les chiffres du commerce extérieur pour l’année en passée 2020 n’a pas dépassé 5 millions de dollars seulement, c’est-à-dire à peine 5% de couverture ce qui est loin de refléter les capacités de la production nationale qui ont atteint 1.2 millions de tonnes en 2019, une situation qui étonne les diplomates turcs établis en Algérie, s’étonnant de la faiblesse de la présence d’un tel produit, de variété très appréciée dans leur pays. Et voilà un état de fait qui dit beaucoup sur la faiblesse de la logistique dédiée à l’exportation d’un produit considéré dans le jargon du commerce comme « produit noble » qui demande beaucoup de technicité depuis sa production, sa récolte et sa mise en stocks sous conditions très rigoureuses pour le préparer à l’expédition hors des frontières, et là aussi les moyens d’emballage, de transport et des conteneurs pour son déplacement, sont de normes très particulières. Des conditions qui manquent terriblement en Algérie, où les intervenants professionnels sont limités en nombre, faisant perdre au pays des opportunités d’exportation ouvertes dans la région la plus proche. Pour revenir à l’exportation de la menthe, qui avait dans un passé récent des clients dans toute l’Europe, le pays a perdu sa position pour ce produit frais, dès que des restrictions en matière de transport ont été enregistrées, pour tourner une page d’une prospérité que peinent les autorités publiques à reprendre en main, chose qui demande un retour à la professionnalisation de l’acte d’exportation, dans sa toute chaine allant de la production à l’acheminement des produits vers les marchés étrangers, un défi ouvert sur la table du gouvernement.