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L’Algérie fait les yeux doux à la Chine

Pour mieux asseoir la diversification économique

C’est lors d’une audience accordée à l’ambassadeur de Chine en Algérie, que le ministre des Finances, Mohamed Loukal, a invité, mardi, les entreprises chinoises à une plus grande contribution dans l’effort de diversification de l’économie algérienne et de réduction de sa dépendance aux hydrocarbures. Si le fait peut paraître anodin et entré dans le cadre de protocoles, il n’en demeure pas moins que cela est révélateur de notre situation économique. Notre dépendance au pétrole et à l’Etat providence est si forte et irréductible, que nous en sommes réduits à quêter l’aide d’un pays aussi ami soit-il  pour nous aider à nous en sortir.  


Par Réda Hadi
Et pourtant, il semblerait que nous avons une élite et un peuple courageux et entreprenant. Il faut juste les trouver, diront certains. Même si la réalité est amère, elle doit être toutefois dite. L’information est si close, que nul ne peut connaître la véritable situation économique du pays. Pour 2019, la seule certitude s’appuie sur  les données sur lesquelles s’est basé le gouvernement pour établir sa loi de finances 2019 à savoir : un prix du baril de pétrole de 50 dollars, un taux de croissance de 2,6% et un taux d’inflation de 4,5%.
Sur cette base, les recettes devraient atteindre 6 508 milliards de dinars de recettes budgétaires (en légère hausse par rapport à 2018), dont 2 714 milliards de la fiscalité pétrolière. Les mesures-clés prévues dans ce budget visent essentiellement à améliorer la gestion des finances publiques ainsi que la lutte contre la fraude. D’autres mesures devraient servir à favoriser le développement local, comme la bonification totale des intérêts sur les crédits bancaires destinés à l’AADL pour la construction de 90 000 nouveaux logements. Aucune nouvelle taxe ou augmentation des prestations publiques n’est proposée dans le projet de loi de finances pour 2019.
Pour ce qui est des dépenses, elles s’élèveront à 8 557 milliards de dinars, en légère baisse par rapport à l’exercice en cours. Le solde global du Trésor pour l’exercice 2019 affichera un déficit de près de 2 200 milliards de dinars, soit un déficit de 13% du PIB.
Les dépenses courantes sont projetées à 4 954 milliards de dinars du fait d’un accroissement des dépenses de sécurité (liées à la situation aux frontières) mais également des dépenses sociales qui devraient atteindre 1 763 milliards de dinars, soit près de 21% de la totalité des dépenses publiques.
Si ces données ne sont pas aussi catastrophiques que cela, pourquoi insister autant pour demander à la Chine de nous aider à nous en sortir. La seule aide dont nous ayons besoin est l’apport technologique. 
Il est patent et reconnu que l’Algérien ne brille pas par son empressement au travail. Trop habitué à être assisté et être glorifié, c’est naturel que nos compatriotes soient versés dans le gain facile. Une situation d’autant plus accentuée avec l’ouverture économique sauvage que le pays a connue.
Au lieu de compter sur nous-mêmes, nous en sommes réduits à quémander une assistance. Tous les moyens sont bons pour qu’on nous aide. Et pour cela, le ministre des Finances a souligné les liens historiques réunissant les deux pays, M. Loukal a fait savoir le caractère stratégique de ces relations, consacré notamment par la conclusion de l’accord de partenariat stratégique global, signé entre les deux pays en février 2014, ainsi que l’adhésion de l’Algérie à l’initiative du président chinois baptisée «La ceinture et la route de la soie».
En fin de compte, qu’importe la méthode, pourvu que l’on nous sauve. La question  que tout le monde se pose est la suivante : une fois que les entreprises chinoises voudront bien nous venir en aide et diversifier notre économie, qui va travailler ?
Là aussi, la question est une fois de plus posée.

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