L’Algérie lance un projet pour la préservation et la valorisation des semences maraîchères
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a inauguré jeudi à Alger un projet ambitieux visant à protéger et à promouvoir les semences locales maraîchères. Cette initiative, prévue pour une durée de deux ans, a pour objectif d’évaluer la richesse de la diversité génétique locale et de renforcer un cadre juridique permettant de préserver ce patrimoine agricole unique.
Lors de l’atelier de lancement, Hanane Labiod, directrice de la valorisation et de la promotion de la production agricole au ministère, a souligné l’importance de ce projet pour la sécurité alimentaire et l’autosuffisance du pays. Selon elle, l’initiative vise à dresser un inventaire complet des variétés de semences maraîchères existantes, afin de déterminer celles qui méritent d’être protégées et développées.
Dans le cadre de ce projet, un diagnostic approfondi sera réalisé, impliquant des ministères, des instituts de recherche et des associations spécialisées dans la préservation des semences locales. Mme Labiod a précisé que des rencontres avec les divers acteurs de ce domaine suivront cet atelier pour coordonner les efforts autour de cet enjeu national.
Naima Bouras, sous-directrice de l’agriculture biologique et de la labellisation, a également évoqué les ambitions du projet : « L’objectif est de valoriser les semences locales existantes et d’établir des mécanismes de traçabilité pour garantir leur préservation et leur développement. » Des enquêtes de terrain seront menées pour identifier les semences les plus résilientes, capables de s’adapter aux changements climatiques.
La représentante de la FAO en Algérie, Irina Buttoud, a de son côté mis en avant l’importance de cette démarche pour la résilience de l’agriculture algérienne. Elle a rappelé que les semences locales, bien adaptées aux conditions écologiques locales, ont un potentiel crucial pour rendre l’agriculture plus durable.
L’atelier, qui s’est tenu à l’Institut national de recherche agronomique (INRAA), a réuni des associations venues de Ghardaïa, Alger, Bejaïa et Laghouat. Les discussions ont permis de souligner le rôle des agriculteurs dans la conservation de ce patrimoine génétique essentiel pour le pays, et de poser les bases d’une collaboration plus étroite pour pérenniser ces ressources naturelles.