L’Algérie opte pour la mobilisation de ses ressources internes

Par Abdelkader Mechdal
Quand on se réfère aux rapports des instances internationales spécialisées dans le domaine des investissements, on se rend compte que l’Algérie est victime de sa localisation géographique en appartenant à une région des moins dynamiques au monde en matière de l’attirance des investissements directs étrangers, ce qui accentue la responsabilité des pouvoirs publics à aller chercher des solutions purement nationales pour relancer l’économie nationale.
Parmi les chiffres révélateurs dans ce domaine, ce qui a été rapporté par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), à l’occasion de son évaluation de l’impact de la pandémie du Covid-19 sur l’état des échanges en investissement à l’international, qui fait sortir une tendance vers la baisse pendant l’année 2020, une année de crise qui fait que le taux de diminution des investissement à destination de l’Afrique sera de 45%, et si on se réfère à la diminution déjà enregistrée l’année passée 2019 de l’ordre de 24%, cela accentuerait la faiblesse des flux vers le continent noir.
La région de l’Afrique du Nord, à laquelle appartient l’Algérie, bénéficie de 30% de ces flux, mais avec une disparité qui touche ses pays, laissant l’Algérie au bas de l’échelle. En tout état de cause, cette région qui n’attire que 1% des IDE enregistrés au niveau mondial, démontre du travail colossal qui attend le groupe de pays pour donner plus d’intérêt aux investisseurs. Un état de concurrence entre les différents pays qui fait que les politiques internes à chacun d’entre eux, doivent prendre en charge le besoin d’ouverture sur le marché mondial.
Justement, c’est à partir de ce genre de constat, que l’Algérie doit agir pour redonner à son économie toute l’attractivité attendue d’elle, en relation avec ses capacités non encore exploitées. Dans ce sens, il paraît que les autorités publiques ont fait le choix de se concentrer sur ses moyens propres pour relancer l’économie, chose qui explique cette insistance de leur part de rejeter tout lien d’endettement commercial en relation avec les pays étrangers.
La seule option valable pour les pouvoirs publics est celle de passer des contrats de project-finance qui auront cette capacité de lier les crédits à la rentabilité directe des projets bénéficiant du financement étranger, c’est-à-dire d’aller vers le sens où l’Etat ne donnerait plus de garanties dans ce cadre, ce qui le libère de tout engagement vis-à-vis des remboursements. Et si on rajoute le refus catégorique des autorités publiques d’aller vers la planche à billets à l’interne pour assurer un niveau de liquidité sur le marché, le pays aura pris le défi de mobiliser ses ressources tout en évitant les effets néfastes sur les équilibres financiers qui pourront suivre un financement sans assise productive.