L’Algérie parmi 7 grands pollueurs en gaz torchés

Par Abdelkader Mechdal
Le rapport de l’institution financière internationale, cite nommément l’Algérie aux cotés des USA, le Nigéria, la Russie, le Venezuela, l’Irak et l’Iran comme les pays grands pollueurs de la planète en gaz torchés, avec un compte de 65% des émissions, c’est-à-dire 2/3 du total enregistré à travers le monde.
Ce groupe de pays continue, selon les données satellitaires recueillies par la Banque Mondiale, d’occuper la tête de classement des pays émetteurs depuis le lancement de l’opération de suivi de la situation en 2012.
Pourtant, ces pays dont l’Algérie, ne représentent que 40% de la production mondiale de pétrole, mais les procédés utilisés dans la production donnent cet état de fait de l’émission de 65% de l’ensemble des gaz torchés repérés par les satellites à travers le monde. Les défis auxquels ces pays sont confrontés, sont en relation avec le travail qu’ils doivent mener pour réduire les émissions, ce qui demande en fait des investissements dans des infrastructures qui auront à évacuer les gaz générés des champs pétroliers, ce qui permettrait de faire des économies énormes en récupérant les gaz et les utiliser dans la sphère économique, en les mettant en vente sur les marchés, ce qui aiderait bien sûr à diminuer les cas de pollution de l’atmosphère. Les gaz dégagés sont composés de panoplie de polluants, comme le dioxyde de carbone, du méthane et du noir de carbone, et le seul gaz de méthane issu du torchage contribue au réchauffement climatique, vu que ses effets sont 80 fois plus puissants que ceux du dioxyde de carbone qui est pourtant considéré comme un principal gaz pollueur dans le monde.
Du point de vue économique, les pays producteurs de pétrole ont tout intérêt à adapter leurs marchés et réglementations intérieures d’une façon à permettre la récupération des gaz actuellement brulés, qui seront valorisés en les proposant à l’utilisation par les entreprises et les ménages. Une estimation en relation avec les émissions des 7 pays concernés par le rapport de la BM, indique que le volume des gaz torchés peut couvrir la consommation de toute la région subsaharienne en Afrique, mais qui part en fumée. Une perte énorme qui a en fait suscité l’intérêt des pays producteurs de pétrole dans le continent africain, à leur tête l’Algérie et le Nigéria, qui avaient inscrit au temps du grand projet du NEPAD, la récupération des gaz torchés dans une action en commun visant à mettre en valeur ces gaz lancés dans l’air, et essayer de les mettre à la disposition des secteurs consommateurs en Afrique. Un projet défendu par l’ancien ministre algérien de l’énergie et des mines M. Chakib Khalil, qui tablait sur une contribution des grandes firmes travaillant dans les champs pétroliers en Afrique à la concrétisation de l’opération d’évacuation des gaz, en ayant recours à la technologie de récupération non détenue par les pays pétroliers d’Afrique. Un projet qui est tombé à l’eau, d’ailleurs avec tout le programme du NEPAD, et ce avec les changements géostratégiques qui ont touché les principaux pays pétroliers dès la grande crise de 2008, et qui a chamboulé et continue de le faire dans nombre d’entre ces pays. Mais, une fois que la volonté politique soit présente, rien n’empêche de revenir à ce genre de projet, et pourquoi pas d’impliquer les instances internationales dans cette opération, puisque les effets positifs de la récupération des gaz pollueurs toucheront toute la planète.