Sidérurgie : l’Algérie bloque les importations pour stimuler la production locale
L’Algérie a récemment élargi sa liste des produits interdits à l’importation, touchant cette fois-ci le secteur de la sidérurgie. Une note de l’Association des banques et établissements financiers, diffusée sur les réseaux sociaux, annonce que l’importation de plusieurs produits sidérurgiques, destinés à la revente en l’état ou à la transformation, est désormais interdite.
Cette mesure, entrée en vigueur le 1er octobre, a été détaillée dans une directive du ministère du Commerce, envoyée aux banques via l’Abef. Selon cette directive, les banques ne doivent plus approuver les opérations d’importation concernant les produits visés, à moins que celles-ci n’aient été engagées avant cette date. En effet, les transactions initiées avant l’entrée en vigueur de cette interdiction, et justifiées par une domiciliation bancaire ou un document d’expédition, ne sont pas concernées par cette nouvelle réglementation.
Le communiqué de l’Abef précise que 16 positions douanières de produits sidérurgiques sont impactées. Parmi elles figurent des produits tels que les laminés plats en fer ou en acier, les fils machine en acier allié, ou encore les palplanches et tubes en acier.
Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large visant à soutenir le développement de l’industrie sidérurgique locale. L’Algérie compte aujourd’hui trois grands complexes sidérurgiques : El Hadjar à Annaba, Algerian Qatari Steel (AQS) à Bellara, et Tosyali Algérie à Oran. Ces infrastructures jouent un rôle clé dans la stratégie du pays de réduire sa dépendance aux importations et de promouvoir ses capacités d’exportation.
Le complexe Tosyali Algérie, en particulier, a récemment lancé la production d’aciers plats, visant à répondre aux besoins nationaux et à se positionner sur le marché de l’exportation. Il a également mis en service un deuxième réacteur DRI (Direct Reduced Iron), capable de fonctionner à 100 % avec de l’hydrogène, faisant de ce complexe le plus grand producteur du bassin méditerranéen, avec une capacité annuelle de plus de 5 millions de tonnes.
Pour soutenir ces efforts, l’Algérie a également relancé l’exploitation du gigantesque gisement de fer de Gara Djebilet, situé dans le sud-ouest du pays. Avec des réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes, ce gisement figure parmi les plus importants au monde et représente une ressource stratégique pour l’avenir de l’industrie sidérurgique algérienne.