L’Algérie se réserve le droit de revoir ses relations avec Bruxelles
Par Arezki Louni
Les attaques se suivent et se ressemblent contre l’Algérie. Après le royaume chérifien et ses relais, cette fois c’est l’institution de Bruxelles qui déverse son fiel sur l’Algérie. A noter que vendredi dernier, le parlement européen a voté une résolution d’urgence sur la détérioration les droits de l’homme en Algérie.
Le parlement a voté, quasiment voté à l’unanimité, (669 voix pour, 2 contre, 22 abstentions), cette résolution et a demandé la « libération les détenus inculpés pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression ». Selon le communiqué, le Parlement européen invite les autorités algériennes à déverrouiller les médias et à mettre fin à toute arrestation ou détention de militants politiques, de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme ou de personnes qui expriment une opinion dissidente ou critique à l’égard du gouvernement ». Une ingérence qui n’a pas manqué de susciter la réaction du ministère des Affaires étrangères et de la classe politique algérienne, à commencer par le FLN et le RND. En effet, dans un communiqué rendu public jeudi, l’Algérie par la voix du ministère des Affaires étrangères condamne et rejette « dans le fond et dans la forme » l’immixtion « flagrante » du Parlement européen dans ses affaires internes et se réserve le droit de procéder à un examen général de ses relations avec l’ensemble des institutions européennes, indique jeudi un communiqué du même département. »Par cette démarche, le Parlement européen a démontré son mépris, non seulement des institutions algériennes, mais également des mécanismes bilatéraux de consultation prévus par l’Accord d’association, y compris dans le domaine parlementaire », relève le communiqué. Et d’ajouter que le Parlement européen « a surtout confirmé, à l’initiative des députés instigateurs, qu’il promeut désormais ouvertement leur agenda du chaos provoqué, qu’ils ont malheureusement mis en œuvre dans bien des pays frères ». Pour sa part le FLN n’a pas manqué de dénoncer l’acharnement des députés européens. « Cette résolution est un copier-coller de la résolution de la honte émise par la même partie le 28 novembre 2019 dans une odieuse ingérence dans les affaires intérieures des Algériens, lesquels ont su répondre aux voix éhontées qui ont tenté de porter atteinte à leur souveraineté, en participant en masse à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 où une volonté populaire libre s’est exprimée, de l’aveu même des ennemis », souligne un communiqué du FLN. »Une année après, le Parlement européen reprend la même rengaine en feignant de s’inquiéter de la situation des droits de l’homme en Algérie, de la liberté de la presse, du sort des minorités religieuses et autres dossiers exploités à chaque fois dans des circonstances bien connues à dessein d’influencer le processus de réformes initiées par l’Etat algérien en toute souveraineté », a-t-il ajouté. Réitérant sa condamnation de la teneur de la résolution qu’il a qualifiée d' »odieuse ingérence » et d' »acte dénué des principes élémentaires de diplomatie, de bon voisinage et de respect de la souveraineté des Etats », le parti du FLN s’est dit convaincu que « ces provocations ne réussiront jamais à troubler la cohésion sociale en Algérie ni à entamer la confiance des Algériens dans les institutions de leur Etat et dans le processus de renouveau et de réforme, sous la conduite du président de la République, couronné par l’amendement de la Constitution le 1er novembre 2020″. Par ailleurs, dans un communiqué, le parti du rassemblement national démocratique (RND) a dénoncé et condamné vigoureusement la résolution de parlement européen, et a estimé que ce sont « de fausses allégations qu’il rejette en bloc ». Avant d’ajouter que « ce type d’ingérence est susceptible de nuire aux relations entre l’Algérie et l’Union européenne, car c’est une tentative de porter atteinte à la stabilité dont jouit notre pays par rapport à d’autres états européens », a souligné le communiqué de RND. Pour la formation de Tayeb Zitouni « il s’agit d’une provocation et d’une ingérence européenne dans nos affaires intérieures et les algériens la refusent ». Enfin, le RND a exprimé « son total rejet de toute forme d’ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie », et a invité les députés européens, à l’origine de cette résolution, « à s’intéresser aux droits de leurs peuples qui continuent de manifester dans certaines capitales dans la violence et le contre-violence » et à « protéger les droits et les libertés les étrangers sur le sol européen ».