L’Algérie veut booster ses exportations industrielles

Sidérurgie, ciment et agroalimentaire
Le développement et l’émergence de nouvelles filières industrielles, et devant la saturation du marché local, incitent les autorités et producteurs à s’orienter vers les marchés extérieurs afin de participer, d’une part, à la diversification de notre économie et maintenir, d’autre part, la pérennité des unités de productions réalisées à plusieurs milliards de dollars.
Par Zahir R.
C’est dans ce sens, que la ministre de l’Industrie et des Mines, Djamila Tamazirt, a instruit les directeurs généraux des groupes industriels publics. Elle les a, en effet, appelés à dynamiser l’exportation notamment des produits des filières identifiées dans la stratégie de développement du secteur industriel, tout en apportant un équilibre à la balance de paiement.
À cet effet, dira-t-elle, «on est interpellé à prendre des mesures idoines et urgentes pour encourager l’exportation qui concerne la sidérurgie, le ciment et l’agroalimentaire».
Pour se faire, la ministre a mis en exergue l’importance du partenariat : «Le partenariat ne doit pas être négligé dans les stratégies des groupes industriels. Il constitue un levier qu’il faut développer et renforcer davantage». Pour la ministre, il faut continuer à encourager la conduite de projets de partenariat que ce soit avec les privés locaux ou internationaux pour apporter l’expertise nécessaire au secteur industriel public.
Parmi les partenariats réussis, on cite le complexe sidérurgique de Bellara (Jijel), fruit d’un partenariat algéro-qatari. Ce dernier devrait entrer dans sa totalité en production dès septembre prochain, avait annoncé le directeur adjoint Sofiane Chaib Setti à la presse. Avec une capacité de production de 2 millions de tonnes annuellement, les responsables du complexe sont déjà en prospection de nouveaux marchés à l’extérieur.
D’ailleurs, précise-t-il, l’Algerian Qatari Steel (AQS) a entamé des démarches pour se positionner sur le marché extérieur, à travers l’exportation de 40% de sa production, notamment vers les pays de l’Afrique de l’Ouest, l’Europe, le Canada et les Etats-Unis.
La production du ciment en Algérie, qui oscille actuellement entre 25 et 30 millions de tonnes, atteindra les «40 millions de tonnes par an en 2020», ce qui favorisera davantage son exportation. Cette augmentation permettra l’exportation de 10 millions de tonnes de ciments, selon les chiffres du ministère. Concernant l’autre secteur, à savoir l’agroalimentaire, la ministre de l’Industrie a rappelé que près de 241 milliards de dinars d’investissements (publics et privés) ont été enregistrés dans ce domaine en 2018 à l’échelle nationale. Mme Tamazirt a fait part la création prévisionnelle de 20 000 emplois grâce à ces investissements.
En outre, elle a estimé que «la branche de la mécanique mérite d’être développée à travers notamment le développement de la sous-traitance, ainsi que les mines qui constituent un grand potentiel à développer du fait que ce créneau constitue aussi une matière première pour le développement des industries de transformation».
S’agissant de la performance des groupes industriels, la ministre a relevé qu’il y a cinq groupes industriels plus performants que les autres, constituant une très grande valeur ajoutée dans le secteur productif national dont le ciment, l’agroalimentaire et la sidérurgie. A noter, que le secteur industriel public est composé de 12 groupes industriels créés depuis 2015. La différence en matière de performance existe aussi entre les filiales au niveau d’un seul groupe industriel, reconnaît la ministre qui répondait à une question de la presse à ce sujet. Le secteur public marchand composé de groupes industriels publics constitue un grand levier de croissance dans le développement économique national. Ces groupes constituent le socle de l’activité industrielle nationale.