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L’Algérie veut exporter l’énergie solaire vers l’Europe

Ouyahia invite les compagnies pétrolières à y investir

L’Algérie veut diversifier son économie. Elle ambitionne à la diversification de ses ressources énergétiques, avec notamment l’exploitation de nouvelles énergies, à l’instar du gaz et pétrole de schiste et le solaire.

Cette orientation du gouvernement est devenue concrète afin de répondre en premier lieu à la forte demande nationale qui devrait s’accroître de 20% à l’horizon 2040, mais aussi pour contribuer davantage à l’approvisionnement du marché mondial.

 «Au niveau mondial, la demande d’énergie qui a déjà doublé ces vingt dernières années, doublera encore à l’horizon 2040, alors que nous enregistrons une réduction accélérée des réserves d’énergies fossiles qui, au rythme de consommation actuelle, s’épuiseront à la fin de ce siècle», a souligné le Premier ministre, Ahmed Ouyahia qui s’exprimait hier à l’ouverture des travaux du Sommet «Algeria Future Energy» qui se poursuit à Alger.

À cet effet, il a précisé que l’Algérie entend «relever plusieurs défis énergétiques avec le concours de ses partenaires extérieurs à travers une démarche articulée autour de quatre axes. Il s’agit de renouveler et de diversifier les ressources énergétiques nationales, de développer de nouveaux débouchés pour la production d’énergie, de développer l’industrie pétrochimique en aval de la production d’hydrocarbures et d’améliorer l’efficacité et la productivité de l’outil national dans le domaine des industries des hydrocarbures».

La mise en valeur des ressources énergétiques non conventionnelles nationales s’accompagnera également du développement d’un environnement local industriel et de services, générateur de dizaine de milliers d’emplois pour les jeunes.

Aussi, il s’agira de promouvoir l’exploitation des énergies renouvelables, un domaine où l’Algérie a déjà adopté un ambitieux programme auquel le Groupe Sonatrach sera associé pour mobiliser des partenaires extérieurs dans la production et la construction d’une industrie locale des intrants nécessaires.

Selon Ahmed Ouyahia, le gouvernement entend aller de l’avant dans cette bataille de l’énergie solaire renouvelable «comme il est allé de l’avant, avec succès, dans la bataille du dessalement de l’eau de mer», en mobilisant, à cette fin, les soutiens, les incitations et les subventions nécessaires.

Explicitant le deuxième axe, M. Ouyahia a précisé qu’il porte sur le développement de nouveaux débouchés pour la production d’énergie. A ce titre, des efforts, ajoute-t-il, sont en cours et seront soutenus pour «augmenter les capacités de transport des gazoducs de l’Algérie

vers l’Europe». Et d’ajouter : « De surcroît, à moyen et long termes, l’Algérie travaillera également à promouvoir l’exportation de l’énergie solaire vers ses voisins y compris européen».

Sur le plan législatif, il a indiqué que le gouvernement se penche actuellement sur la mise à jour de la loi sur les hydrocarbures, «qui aboutira dans quelques mois», avec comme objectif l’amélioration de l’attractivité de l’exploration et de l’exploitation du domaine minier.

Les atouts dont dispose l’Algérie présentés

Lors de son intervention, M. Ouyahia a tenu à mettre en exergue, devant les dirigeants des plus importantes compagnies énergétiques mondiales présentes à ce sommet de l’énergie (Eni, Total, Repsol, Cepsa, Saipem…), les atouts importants de l’Algérie dont son potentiel énergétique.

A ce propos, le Premier ministre a notamment cité les infrastructures de base, un développement humain qui a déjà concrétisé les Objectifs du développement du millénaire de l’ONU (ODM) avec, à titre d’exemple, près de deux millions d’étudiants et 50 universités, un développement industriel en cours dans plusieurs secteurs, dont celui des hydrocarbures qui est le plus avancé, un marché de 40 millions d’habitants, un taux proche de 100% en matière de raccordement des foyers à l’électricité et un taux de près de 60% des foyers raccordés au gaz naturel avec une dynamique de croissance soutenue en la matière, une solvabilité financière extérieure importante avec une dette extérieure équivalente à moins de 3% du PIB, alors que les réserves de change représentent près de 20 mois de couverture des importations.

Faisant le point sur l’important potentiel énergétique national, il a cité les réserves prouvées d’hydrocarbures conventionnelles de 4 000 milliards de tonnes équivalent pétrole (Tep) dont deux tiers de gaz et un domaine minier de 1,5 million km2 dont près de deux tiers ne sont pas encore explorés. Il s’agit également des grandes réserves de ressources énergétiques non conventionnelles pour lesquelles les agences spécialisées classent l’Algérie au 3e rang mondial, ainsi que d’un gigantesque potentiel d’énergies renouvelables, notamment solaire, et la proximité des marchés européens auxquels l’Algérie est déjà reliée par des gazoducs.

Plus encore, l’Algérie dispose de capacités appréciables pour la liquéfaction du gaz naturel et son expédition vers des contrées lointaines, a-t-il rappelé, en précisant que le pays se distingue aussi par une politique énergétique «soucieuse de la protection de l’environnement».

Pour M. Ouyahia, «parler de l’avenir énergétique de l’Algérie, c’est parler des moyens pour mon pays de poursuivre son processus de développement et de diversification économique et d’avancées sociales, car les hydrocarbures contribuent encore à hauteur de 40% aux recettes du budget de l’Etat et représentent toujours plus de 90% des revenus extérieurs du pays».

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