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L’Algérie vise à doubler sa production halieutique d’ici 2030 

Le gouvernement ambitionne de doubler la production halieutique d’ici 2030, passant de 100 000 à 200 000 tonnes de poissons par an. Cette initiative vise à répondre à une demande de plus en plus forte, a indiqué Ahmed Bidani, ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, lors de son passage dans l’émission L’invité du jour sur la Chaîne 3 de la Radio Algérienne.

Aujourd’hui, l’Algérie produit environ 100 000 tonnes de poissons par an, un chiffre qui stagne depuis des décennies malgré une forte augmentation de la population et de la flotte de pêche. Bidani explique que cette situation découle non seulement des limitations de la ressource halieutique mais aussi de la lente modernisation des circuits de commercialisation. « Le développement de la chaîne de froid et l’extension des circuits de distribution au-delà des wilayas littorales sont toutefois en train de changer la donne », a-t-il ajouté.

Un Plan de Développement Axé sur l’Aquaculture

Pour remédier à cette stagnation et stabiliser les prix du poisson, jugés excessifs par les consommateurs, le ministère a mis en place une stratégie axée sur l’aquaculture. « Nous avons mobilisé un groupe d’experts depuis deux ans pour actualiser notre stratégie », a expliqué le ministre. Ce plan vise une production annuelle de 60 000 tonnes en aquaculture marine et de 40 000 tonnes en aquaculture continentale. L’Algérie bénéficie d’un potentiel aquacole important avec une cinquantaine de barrages, plus de 100 000 bassins agricoles et 71 projets en aquaculture marine. « Ce développement devrait nous permettre d’atteindre notre objectif de 200 000 tonnes annuelles d’ici 2030, impactant ainsi favorablement la disponibilité et le prix des poissons sur le marché », a souligné M. Bidani.

Une Ressource Menacée par la Surpêche

Interrogé sur les premières conclusions de la campagne d’évaluation des ressources halieutiques menée en août, le ministre a toutefois exprimé des inquiétudes. Avec des captures en baisse sur la quasi-totalité du littoral algérien, sauf à El Kala et Ghazaouet, la situation est préoccupante. « Les résultats des prélèvements révèlent une diminution alarmante des stocks », a averti Bidani, appelant à « tirer la sonnette d’alarme ».

En collaboration avec les scientifiques et les professionnels du secteur, le ministère prévoit d’élaborer un plan de gestion rigoureux pour protéger les ressources halieutiques et garantir leur durabilité. « Dès que l’analyse des données sera terminée, nous travaillerons ensemble pour mieux gérer cette ressource précieuse », a-t-il affirmé.

En s’attaquant aux défis structurels de l’aquaculture et en promouvant une exploitation durable, l’Algérie espère bâtir une industrie halieutique plus solide et adaptée aux besoins du marché local.

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