
Pour diversifier les sources de revenus au pays, l’économie algérienne se met à exporter de nouveaux produits. C’est le cas du rond à béton et du ciment dont la production nationale enregistre ces dernières années un excédent.
A l’occasion d’une opération d’exportation d’une cargaison de 5.000 tonnes de ciment produit par l’entreprise de ciment Silas à Djemorah, dans la wilaya de Biskra, vers le Niger, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a indiqué que « l’Algérie dispose de potentiels industriels de plus de 40 millions de tonnes annuellement », soulignant que le pays « a besoin de 20 à 22 millions pour satisfaire des besoins locaux ».
« Le surplus de production sera exporté et garantira, ainsi, une rentrée d’argent s’élevant à 900 millions USD », a-t-il fait savoir avant d’ajouter que son département ministériel a « déterminé 10 domaines de production au niveau national, dont l’exportation du ciment, comme stratégie au titre de l’année 2021″.
« Les efforts fournis par les opérateurs économiques et industriels dans le ciment méritent d’être encouragés », a ajouté M. Rezig qui a exhorté ces mêmes opérateurs « à augmenter le volume de la production destinée à l’exportation », en les assurant de l’ouverture, à cet effet, des frontières terrestres et maritimes, ainsi que de toute « l’aide et de tout l’accompagnement qui leur seront fournis ».
En plus du ciment, les autorités comptent sur les excédents du rond à béton pour booster les exportations. Ainsi, Plus de 30 000 tonnes de rond à béton ont été exportées durant le premier semestre 2020 vers les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni rien que via le port de Mostaganem. En mai, puis en octobre, des quantités de 10 000 pis de 18 000 tonnes de fer ont été exportées vers des pays comme le Canada, le Sénégal et la Roumanie par la société Tasyali, sise à Oran. La société algéro-turque a également exporté du fil à machines, ce qui est une première en Algérie.
Les autorités ne comptent pas s’arrêter à cela. Le gouvernement compte encourager les exportations hors-hydrocarbures en traçant notamment une stratégie claire. Pour cela, Kamel Rezig prône le dialogue entre les opérateurs de tous les secteurs. « Les dialogues et les rencontres qui regrouperont les ministères du Commerce, de l’Industrie, de l’Agriculture et Développement durable et des Transports, l’ensemble des offices nationaux, ainsi que les affiliés aux filières de production, permettront d’examiner l’avenir de chaque filière et de mettre en place de véritables solutions, en vue d’exporter le surplus de la production, loin de toute action individuelle et anarchique », a-t-il indiqué lors d’une rencontre à Biskra. Le ministre a relevé que le produit algérien dans tous les domaines « dispose de capacités compétitives ». Il a précisé qu’« avec l’existence d’une abondance dans la production, il est possible d’ouvrir de nouveau marchés vers l’Europe et les pays du Golfe, avec un impératif changement de vision vis-à-vis des marchés africains, étant un espace auquel le produit national doit accéder ».
Concernant les mesures de facilitations prises par le ministère du Commerce à l’effet d’exporter les produits, M. Rezig a rappelé « la création, depuis un mois et demi, d’un registre de commerce spécial exportations et qui s’inscrit dans le cadre d’encouragement de l’opération d’exportation, d’autant que le propriétaire de ce registre peut exporter tout produit qui accède aux marchés étrangers.
Malgré ces efforts, la valeur des exportations hors-hydrocarbures ne dépasse pas deux milliards de dollars, dont une bonne partie est tirée de la vente des dérivés du pétrole.
Essaïd Wakli