Le complexe sidérurgique El-Hadjar à l’arrêt

En raison du manque de la matière première
En raison du manque d’approvisionnement en matière première, le complexe sidérurgique El- Hadjar est encore en arrêt pour la troisième fois consécutive depuis le début de l’année 2019 provoquant des perturbations dans la production, qui se répercutent sur l’équilibre financier de l’usine.
En effet, le haut-fourneau, qui alimente les autres installations stratégiques tels les laminoirs, les aciéries et autres, est à l’arrêt depuis près d’une semaine maintenant. Cette perturbation est due, selon les responsables du complexe, au manque d’approvisionnement en matière première (minerai de fer). Selon le même interlocuteur, sans ces matières premières, l’activité du complexe est paralysée et l’usine n’a aucune raison d’exister.
Les besoins en cette matière sont estimés par le directeur général adjoint à 8 000 tonnes /jour. La première perturbation a duré une quinzaine de jours. Elle était le fait d’une grève des employés de la SNTF mais également de la détérioration d’un tronçon de plusieurs kilomètres de la voie ferrée entre la mine de Boukhadra et l’agglomération d’Oued Keberit (Souk-Ahras). A l’interruption de la matière première à partir des mines de l’Ouenza et Boukhadra est venu s’ajouter l’épuisement du stock de sécurité du minerai de fer au niveau du complexe. Et les déboires du complexe ne se sont pas arrêtés uniquement à ce niveau.
Renationalisé à travers l’accompagnement directe de l’État en 2015 et bénéficiant d’un investissement du gouvernement pour sa réhabilitation et sa mise à niveau de près d’un milliard de dollars, le complexe d’El-Hadjar enregistre périodiquement des problèmes qui influent sur sa bonne marche.
En effet, durant ce mois d’avril courant, l’occupation des installations par des demandeurs d’emploi a provoqué l’arrêt de la production en bloquant les installations dont le haut-fourneau pour plusieurs jours. Au mois de septembre 2018, le problème qui empêchait l’usine de tourner avait pour origine un conflit syndico/syndical. Il a fallu la destitution du secrétaire général en poste pour un semblant d’apaisement. Les inondations que la wilaya de Annaba a connues, ont ralenti considérablement l’activité de l’usine engendrant de problèmes entravant la production, et par conséquent un problème pour assurer les salaires des travailleurs.
Selon les dernières estimations des responsables, l’objectif d’atteindre une production d’un million de tonnes d’acier liquide pour cette année relève de l’impossible. Ils doutent même d’atteindre la production de l’année 2018 qui était de 700 000 tonnes.
Chahinez Djahnine