Le déficit commercial témoigne du besoin de la substitution des importations
Par Abdelkader Mechdal
Si on se réfère aux résultats du commerce extérieur, enregistrés pendant le 1er trimestre de l’année en cours 2020, le niveau des importations reste élevé en dépit de l’intervention publique qui a voulu mettre des obstacles pour minimiser le recours à l’approvisionnement excessif à partir des marchés étrangers.
Avec un niveau d’importation dépassant les 9 milliards de dollars pour la période, et si on maintient le même rythme, on va finir l’année avec des chiffres avoisinant les 36 milliards de dollars, ce qui donnerait une situation où le déficit de la balance commerciale atteindrait un niveau dépassant les 18 milliards de dollars, si on prend en compte les prévisions de la loi de finances supplémentaire, qui table sur des exportations de l’ordre de 17,7 milliards de dollars pour 2020.
En tous les cas, et hormis quelques pays qui ont vu leur part du marché algérien augmenter, comme c’est le cas des Etats-Unis d’Amérique qui enregistre 488 millions de dollars (+76%), ou l’Egypte qui arrive à un niveau d’exportation vers l’Algérie avec 167 millions de dollars (+22%), la tendance générale connue par le pays est de nature baissière, reflétant les restrictions engagées par les autorités publiques, qui gardent la même pratique réglementaire, minimisant le recours à l’importation entamée en 2019.
A la tête des pays fournisseurs du pays, la Chine garde sa supériorité devant le reste des pays du monde, avec des exportations vers le marché national dépassant 1,5 milliard de dollars, bien loin du second pays en importance qu’est la France qui enregistre des ventes avec une valeur de 951 millions de dollars. La Chine, qui a acheté de l’Algérie l’équivalent à 900 millions de dollars tout au long de l’année passée 2019, fait subir au pays des situations de déficit énorme, puisqu’avec le résultat du 1er trimestre 2020, on aura à atteindre quelque 6 milliards de dollars des importations du géant asiatique, et avec la diminution attendue des exportations algériennes vers ce pays, suite aux difficultés liées à la grande crise, le déficit commercial avec la Chine aura une signification particulière, en représentant presque la moitié du déficit commercial global que connaîtra le pays l’année en cours.
Là, il est connu que la dépendance de l’activité économique en Algérie, vis-à-vis des approvisionnements de Chine, est en relation avec l’achat de la matière première, des produits semi-finis et des produits finis défiant toute concurrence de produits d’autres origines, ce qui fait que la minimisation temporaire des importations ne voudra pas dire que l’Algérie peut s’en passer de ses importations de Chine, et du reste du monde bien entendu, tant qu’elle n’aura pas à mettre en œuvre sa stratégie annoncée, consistant à la substitution des importations. Une stratégie, qui signifie que l’approvisionnement de l’activité économique du pays, devra s’appuyer sur les intrants d’origine nationale, obligeant les pouvoirs publics à revoir leur façon d’agir au profit des producteurs nationaux.