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Le dinar vers davantage de perte de valeur

La seule tendance possible pour l’évolution du dinar algérien reste la dévaluation, et ce à cause d’éléments structurels liés à la mauvaise performance économique du pays, qui fait que le recours massif à l’importation des biens et le manque de gains à l’exportation, accentue le besoin et la demande sur les monnaies principales utilisées pour le règlement des transactions commerciales.

Les procédures gouvernementales qui ont consisté à faire des économies à l’importation en compressant sa valeur de 10 milliards de dollar supplémentaires l’année passée 2020 afin de maitriser la sortie des devises et diminuer ainsi le déficit de la balance des paiements, ont eu en fait deux résultats contradictoires. Le premier, réjouissant, est celui de la diminution constatée du déficit commercial estimée à 87% pendant les 8 premiers mois de l’année en cours 2021 en comparaison avec la même période de l’année passée, ce qui est en soi un exploit sur le niveau arithmétique puisque cette évolution témoigne de la rigueur dans la gestion du dossier des importations, en ciblant les produits auparavant acheminés au marché national mais qui ne faisait que gonfler la facture en devises et creusant ainsi les déficits des comptes extérieurs de l’Etat.

Le second résultat reflète la faiblesse structurelle de l’économie nationale, puisqu’une fois qu’on a réduit un certain niveau des importations on est arrivé à ce qui est pratiquement incompressible à court terme, tant que le jeu de la substitution des autres produits importés par une production nationale équivalente aura besoin de temps pour se concrétiser et ce en relation avec la dynamique des investissements et de transfert du savoir faire technologique qu’il faudra engager. Justement, c’est là où la faiblesse économique est flagrante, puisqu’en plus des restrictions en relation avec la grande pandémie du coronavirus et ce qui en est suivi comme récession, l’Algérie traverse une transition économique due à celle politique, et n’arrive pas pour la deuxième année consécutive à mettre des choix économique clairs, ce qui fait que les nouveaux textes régissant surtout le domaine de l’investissement et de la réforme promise ne voient toujours pas le jour, créant un climat d’incertitude qui pousse les opérateurs économiques dans une situation d’attente et ainsi toute l’économie nationale.

Dans cet état de fait, la demande sur les produits étrangers reste intacte, pour les produits de consommation directe où les biens d’équipement, ce qui pousse à un besoin au recours aux marchés extérieurs pour couvrir les besoins nationaux des consommateurs et des entreprises. La reprise des voyages à l’étranger, décidée officiellement va créer une demande supplémentaire sur les devises ce qui donne cette situation de perte de valeur de la monnaie nationale. Et puis, la politique de la Banque d’Algérie va dans le sens de privilégier le flottement du dinar, pour faire renchérir la valeur de la devise et compresser ainsi la demande sur elle. En fait, il s’agit bien d’une perte de valeur de trop, tant qu’elle ne fait que dans le classement du dinar algérien parmi les plus faible de la région, et faisant dans la tendance à rapprocher sa valeur officielle de celle du marché parallèle avec un Euro presque à 170 DA à la vente dans les banques, ce qui est en soi un rapprochement historique en comparaison avec le taux du square qui atteint 213 ce samedi aussi à la vente.                                                                 

Abdelkader Mechdal     

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