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«Le dossier des harkis a été tranché par l’Histoire»

Le ministre des Moudjahidine l’a encore affirmé

Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a déclaré sur les ondes de la Radio nationale que le dossier des harkis a été tranché par l’Histoire, et leur non- retour est une ligne rouge. Pour le ministre, les harkis ont choisi le camp qu’ils voulaient au moment où les Algériens étaient brûlés au napalm.

Tayeb Zitouni refuse toute discussion ou débat sur un éventuel retour des harkis en Algérie.

Bien avant le ministre des Moudjahidine, l’ONM, l’Organisation des moudjahidine, avait affirmé, dans un communiqué rendu public le 13 juillet dernier, son opposition ferme au retour des harkis dans notre pays.

Pour l’ONM, le dossier relatif à la restitution des prétendus biens des colons et pieds-noirs évoqués par la partie française à tout bout de champ ne servira pas de moyen de pression et de chantage contre l’État algérien.

Cette mise au point, qui a le mérite d’être claire, avait fait réagir l’ambassadeur de France en Algérie qui avait apporté des éclaircissements à cette polémique qui avait enflammé la scène médiatique tant cette question demeure très sensible pour les Algériens qui ont eu à subir les méfaits des harkis durant la Guerre de libération nationale.

Un sondage réalisé en 2012 sur cette question par le quotidien El-Watan avait fait ressortir que 84% des Algériens interviewés affirment qu’il ne faut pas pardonner aux harkis.

Les harkis, c’est-à-dire les supplétifs qui se sont engagés dans l’armée française durant la Guerre de libération nationale mais sans jamais avoir obtenu le statut de militaire.

C’était des commandos offensifs engagés sous la responsabilité d’officiers français.

Ils participaient en connaissance de cause aux exactions et crimes de guerre commis contre leurs compatriotes algériens.

Ils avaient choisi leur camp au détriment de la lutte pour l’Indépendance.En France où ils se sont réfugiés en 1962, ce pays pour lequel ils se sont battus n’a jamais voulu d’eux. Et ce n’est que bien après plusieurs tergiversations de l’État français que ces derniers ont pu rejoindre avec leurs familles l’ex-colonisateur.

Et si aujourd’hui des larmes de crocodile sont versées au sujet decette catégorie de Français longtemps non assimilés, ils continuent à n’être aux yeux de l’État français que des harkis, une croix qu’ils portent sur le dos depuis leur engagement auprès de leur mère-patrie qui les a toujours traités comme des Français musulmans rapatriés ou alors rapatriés d’origine nord africaine.

Harki, désigne également ces Algériens qui ont dû quitter leur pays en raison de leur comportement anti-indépendantiste durant la Guerre de libération nationaleLes Harkis ont choisi…Rapatriés en 1963 en France, terre pour laquelle ils se sont battus, ils ont dû affronter durant des années la misère et le délaissement total.

La ségrégation à leur égard était totale et sans pitié, et pour cause, ils n’étaient pas considérés comme des Français de souche.Ces rapatriés ont dû vivre l’enfer des camps, des prisons transformées pour l’occasion en centres d’accueil pour les harkis et leur progéniture, les plus chanceux étaient hébergés dans des baraques, les autres ont été mis sous des tentes où de nombreux enfants sont morts à cause du froid.

Si aujourd’hui encore être fils ou filles de harkis est lourd à porter, ils doivent demander des comptes à la France qui, à ce jour, ne les a jamais assimilés comme Français. Vouloir les renvoyer mourir dans leur pays de naissance, un pays qu’ils ont choisi de renier en toute connaissance de cause, n’est plus possible ; la question est trop sensible, les mémoires encore vives des atrocités qu’ils ont commises.

Remettre sur le tapis à chaque fois cette question relève d’un entêtement stérile ; les Français n’ont jamais pardonné à leurs traîtres qui se sont ralliés à la cause nazie et ils ont dû payer crânes tondus, frappés, certains à mort, jugés, etc. Pourquoi les Algériens devraient-ils pardonner à ceux qui ont tué, pourchassé et même exécuté ? La question reste posée.

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