Le drame des plages non gardées

Par Arezki Louni
En cette période d’épidémie de la Covid 19 et d’interdiction d’accès aux plages, les services de la Protection civile ont effectué des dizaines d’interventions, notamment dans des plages non surveillées. Le bilan est lourd.
Près d’une trentaine de décès sont signalés depuis le début de la saison estivale, apprend-on de sources sûres. Pas plus tard que vendredi dernier, les services de la Protection civile de la wilaya de Skikda, représentés par l’unité maritime, martyr Loucif- Bouchetata, soutenus par l’unité principale, Moudjahid Saoudi El-Kenz et l’unité du secteur portuaire, le martyr Rabehi-Rabeh, ont lancé aux environs de 20 heures, une opération de recherche de dix personnes portées disparues à la plage non gardée Oued Tandji, dans la commune d’Aïn Zouit. Les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver les personnes disparues, a-t-on noté relevant que la plage Oued Tandji dans la commune d’Aïn Zouit dans la daïra d’El-Hadaik, non gardée ni autorisée à la baignade, est située dans une région isolée. Dans la même wilaya, l’unité secondaire de la Protection civile est intervenue vendredi pour repêcher le corps d’une jeune femme, noyée sur la plage non gardée de Guerbaz. La dépouille de la victime, âgée de 25 ans, originaire de Constantine, a été acheminée vers la morgue de l’hôpital d’Azzaba, a précisé la même source. Plusieurs autres cas de noyade ont été enregistrés à travers les plages côtières, en dépit de l’interdiction et des mesures de confinement décrétées pour endiguer l’épidémie du coronavirus. En cette période de canicule, les familles en quête d’un coin pour se baigner y laissent leurs vies et celles de leurs enfants. Six cas de décès par noyade en mer et dans des réserves d’eau ont été enregistrés ces dernières 48 heures dans plusieurs wilayas du pays, a indiqué, samedi, la Protection civile dans un communiqué. A fin juin dernier, une fille âgée de 14 ans est décédée par noyade en mer à la plage de la commune de Hadjeret Ennouss, dans la wilaya de Tipasa. Idem à Aïn Témouchent où un enfant de même âge est mort noyé à la plage Beni Saf dans la zone rocheuse dénommée Hafer El-Djamel. Par ailleurs, ce n’est pas que dans les plages non gardées que des décès sont signalés, mais aussi dans les barrages, les puits et les points d’eau. En effet, le 20 juin dernier, les services de la Protection civile à Médéa ont enregistré en date du 27 juin dernier trois nouveaux cas de noyade dans le barrage Kerbas, commune de Djouab, à 90 km du chef-lieu de la wilaya. Les trois victimes âgées de 9, 48, et 82 ans, faisant partie de la même famille, ont été piégées pas les eaux de la retenue collinaire du barrage avant de périr. Les corps des noyés ont été emmenés à l’hôpital de la daïra de Béni Slimane avant d’être transférés vers la morgue du même hôpital. A noter aussi que sept cas de décès par noyade en mer et dans des réserves d’eau ont été enregistrés entre le 10 et le 12 dans plusieurs wilayas du pays. Ces personnes sont décédées noyées en mer au niveau des wilayas de Skikda, Tipasa, Oran et Tlemcen avec 3 autres dans des réserves d’eau à travers les wilayas de Biskra (2) et Béchar (1). La Protection civile de la wilaya de Tipasa a secouru quant à elle, 4 personnes en difficulté en mer, dans une zone rocheuse, dans la commune d’Aïn Tagourait, à Bou Ismaïl». Une spirale qui tend à se généraliser, notamment dans les régions isolées où les citoyens recourent aux barrages et aux points d’eau pour se «rafraîchir». Mais à quel prix…