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Le financement par le budget de l’Etat s’impose

Par Zahir Radji

En dépit des décisions «salutaires» et importantes prises par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, les contraintes bloquant l’acte d’investir persistent sur le terrain.  Ceci a un effet direct sur l’appareil économique du pays.  

 

Plusieurs entreprises, sociétés et autres artisans sont depuis plusieurs mois sans aucun plan de charge. Les conséquences sont déjà là : près de 500 000 emplois supprimés, des fonctionnaires sans salaires depuis des mois, ruptures de stock de certains produits et baisse drastique de la consommation.  L’expert en économie,  Mahfoud Kaoubi  qui s’exprimait hier sur les ondes de la radio nationale « Chaîne III», a appelé hier à la révision de la copie de la relance économique car au-delà des annoncés et au-delà des manifestations d’intérêt matérialisées par des PV et des recommandations des commissions, la réalité est là : L’investissement est à l’arrêt et beaucoup d’entreprises se trouvent dans une situation délicate, dont certaines déposent même leurs bilans.

Et d’ajouter : «Le niveau d’activité de certaines est très faible ce qui se traduit par des licenciements ou un gel de recrutement, en finalité nous avons une croissance qui est pratiquement dans un état statique après un recul très sensible en 2020, avec un taux de – 6,5%, sous l’effet des problèmes d’approvisionnement manifestes ».        

Il faut donc revoir cette copie, dit-il, parce qu’on s’attendait à ce que le gouvernement soit plus agressif via des mesures plus audacieuses et concrètes, regrettant que la « chose n’a pas été faite ». «Nous y voilà face à des problèmes que vivent aussi bien les entreprises que les individus », a—t-il constaté.

Pour sa part, l’expert en investissement, Mohamed Sayoud a estimé qu’en matière économique et d’investissement, l’Algérie accuse un retard d’une cinquantaine d’années, d’où la nécessité de passer à l’action, en activant tous les leviers de croissance économique. «On doit tout simplement libérer l’investissement afin d’atteindre la croissance économique escomptée à notre pays», a-t-il souligné. 

Par ailleurs, l’expert en économie,  Mahfoud Kaoubi  a suggéré qu’il faut « des actions et des actions réelles » dans le sens qui profite aux entreprises avec des créances lourdes sur l’administration et qui ne sont payées qu’au compte gouttes. Autrement « comment veut-on que ces entreprises maintiennent leurs activités ?», s’interroge-t-il.

La problématique selon l’analyste financier Mahfoud Kaoubi n’est autre que celle de « la difficulté du financement de l’investissement ». Et manifestement, admet-il, rien n’est fait ou ne sera fait pour désamorcer concrètement la relance. «Quand beaucoup de projets sont gelés, faute de financement, parce qu’actuellement on s’installe dans la crise du financement de l’investissement qui se pose avec acuité aussi bien pour le secteur public via le trésor que le secteur privé par les banques », explique-t-il. Et d’ajouter avec regret que « les entreprises vivent aussi une incertitude et un manque de visibilité dans la mesure où beaucoup de mesures, même de faibles impacts, n’ont pas été appliquées dans la réalité avec la sérénité et le sérieux requis ». 

«C’est là toute la différence qui existe entre les décisions qui sont annoncées et la réalité du terrain », a-t-il relevé. L’économiste a estimé  que certes «on a perdu beaucoup de temps, parce qu’on a cru que la crise n’allait pas s’installer de la sorte sachant que cachée derrière la Covid, on attend la reprise significative des marchés pétroliers principalement et préconise de revenir à un schéma classique qui n’a pas été, selon lui, opérant avant : « revenir à un financement par le budget ».  

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