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Le FMI fait le point sur l’économie algérienne

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a récemment achevé les consultations au titre de l’article IV de 2023 avec l’Algérie, le 27 mars 2024.

Selon le FMI, l’économie algérienne, bien qu’elle ait émergé de la pandémie de Covid, a dû faire face aux retombées de la guerre russe en Ukraine et aux sécheresses récurrentes. Ces facteurs ont entraîné une hausse de l’inflation, tandis que les prix internationaux élevés des hydrocarbures ont stimulé les recettes publiques et les exportations.

En 2023, l’économie algérienne a affiché une croissance robuste de 4,2 %, principalement grâce à un rebond de la production d’hydrocarbures et à des performances solides dans les secteurs de l’industrie, de la construction et des services. Le secteur des hydrocarbures a enregistré une croissance de 4,5 %, tandis que le secteur hors hydrocarbures a connu une croissance de 4,1 %, selon les chiffres du Fonds. Le PIB a atteint 247 milliards de dollars (soit 33 225 milliards de dinars, avec un taux de change de 1 dollar = 134 dinars). De plus, la position extérieure de l’Algérie est restée solide, avec un excédent du compte courant pour la deuxième année consécutive.

Cependant, malgré ces performances positives, les pressions inflationnistes ont persisté, principalement en raison des prix élevés des produits alimentaires. La politique monétaire est restée accommodante, et bien que le déficit budgétaire se soit creusé, il l’a fait à un rythme moins rapide que prévu dans le budget révisé de 2023, en raison de taux d’exécution relativement lents.

En ce qui concerne les perspectives à court et moyen termes, le FMI estime qu’elles sont globalement positives, mais l’inflation reste une préoccupation. La croissance réelle devrait rester forte en 2024, à 3,8 %, soutenue en partie par d’importantes dépenses budgétaires. Bien que l’inflation commence à ralentir, notamment grâce à la baisse des prix des produits alimentaires frais, son maintien à un niveau relativement élevé demeure préoccupant.

Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que l’excédent du compte courant de l’Algérie continuera de se réduire en 2024, à mesure que les prix des hydrocarbures baissent.

En ce qui concerne les perspectives économiques à moyen terme, le FMI souligne qu’elles dépendent des efforts de diversification de l’économie et de la capacité à attirer les investissements privés, mais qu’elles sont également soumises à plusieurs risques. Parmi ces risques figurent l’inflation persistante, la volatilité des prix internationaux des hydrocarbures, les risques budgétaires liés aux passifs conditionnels, les besoins financiers budgétaires importants et une dette publique croissante. De plus, les événements climatiques extrêmes pourraient impacter l’économie et le budget, tandis qu’une transition énergétique désordonnée constitue un risque à plus long terme.

Cependant, du côté positif, le FMI souligne que des réformes structurelles audacieuses et profondes, ainsi que des efforts résolus pour diversifier l’économie, améliorer le climat des affaires, attirer les investissements et exploiter de nouveaux marchés d’exportation pourraient stimuler davantage la croissance et la création d’emplois.

En ce qui concerne l’évaluation, les administrateurs du FMI ont salué la croissance solide et durable de l’Algérie, malgré les multiples difficultés économiques. Bien que les perspectives à court terme soient globalement positives, l’inflation reste élevée et les risques baissiers, liés notamment à la volatilité des prix des matières premières et aux aléas climatiques, nécessitent une vigilance constante. Dans ce contexte, une combinaison de politiques judicieuse, accompagnée d’une mise en œuvre soutenue de réformes visant à diversifier l’économie et à réduire les risques liés au climat, sera nécessaire pour garantir la stabilité macroéconomique et promouvoir une croissance durable.

Politique budgétaire

Les administrateurs saluent « l’engagement des autorités en faveur de la viabilité budgétaire à moyen terme. » Soulignant « l’importance du maintien de l’équité sociale », ils ont indiqué que « l’important déficit budgétaire et les besoins de financement prévus à court terme pourraient accroître les vulnérabilités financières, budgétaires et inflationnistes. »

Dans cette optique, ils ont encouragé « les autorités à rééquilibrer progressivement la politique budgétaire pour contribuer à préserver les marges de manœuvre et à améliorer la viabilité budgétaire et de la dette, tout en garantissant un soutien ciblé aux plus vulnérables. »

Les administrateurs ont souligné « le rôle de la politique budgétaire dans la lutte contre l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, notamment en réformant les subventions énergétiques et en entreprenant un C-PIMA. » Ils ont également noté qu’ »améliorer la gestion des finances publiques et établir un cadre budgétaire à moyen terme fondé sur des règles contribuerait à soutenir les plans budgétaires à moyen terme des autorités. »

Politique monétaire

Les administrateurs ont souligné qu’ »un resserrement proactif de la politique monétaire, par le biais d’une augmentation du taux directeur et du taux de réserves, combiné à une absorption continue des liquidités, contribuerait à soutenir les efforts désinflationnistes. Il sera également essentiel de renforcer le mécanisme de transmission monétaire et de faire de la stabilité des prix l’objectif principal de la politique monétaire. »

Les administrateurs se sont félicités « de l’adoption de la loi monétaire et bancaire visant à moderniser les marchés financiers ainsi que les opérations et la gouvernance des banques centrales. » Ils ont également souligné qu’ »une plus grande flexibilité du taux de change renforcerait son rôle d’amortisseur. »

Les administrateurs ont salué « la résilience du système bancaire. » Ils ont encouragé les autorités « à renforcer la supervision bancaire, à surveiller les prêts improductifs et à renforcer la gouvernance des banques publiques et autres entreprises publiques. Ces mesures contribueront à réduire les risques systémiques posés par les liens économiques et financiers imbriqués entre le gouvernement, les entreprises publiques et les banques publiques. De nouvelles améliorations en matière d’inclusion financière seront également essentielles. »

Climat des affaires

Les administrateurs saluent « l’engagement des autorités en faveur des réformes, notamment des efforts visant à stimuler l’investissement, à améliorer la transparence budgétaire, à renforcer le cadre de LBC/FT et à lutter contre les risques de gouvernance et de corruption. »

Ils ont souligné « l’importance de poursuivre les réformes structurelles pour améliorer l’environnement des affaires, soutenir la participation des jeunes et des femmes au marché du travail et promouvoir une croissance diversifiée, verte et tirée par le secteur privé. »

Les administrateurs ont également exhorté les autorités « à améliorer la couverture et l’actualité des statistiques, avec le soutien du renforcement des capacités du FMI, afin de mieux éclairer l’élaborationdes politiques. »

 

 

 

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