Le FMI s’intéresse à la situation financière en Algérie

Par Arezki Louni
Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, s’est entretenu mercredi, par visio-conférence, avec les responsables du Département des Finances Publiques du Fonds Monétaire International (FMI). Selon un communiqué du même département ministériel, cette rencontre entre dans le cadre de la participation de M. Benabderrahmane aux Réunions de Printemps du Groupe de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI).
Elle a également constitué une opportunité du premier argentier du pays d’échanger sur l’état et les perspectives de coopération entre l’Algérie et le FMI dans le domaine des finances publiques. Les discussions ont apporté essentiellement sur « l’appui technique offert par cette institution touchant divers aspects liés aux questions budgétaires, fiscales et douanières ». Une assistance qui a consisté en la « présentation de recommandations pertinentes, notamment concernant la modernisation des administrations fiscale et douanière, l’élaboration des statistiques financières, la gestion budgétaire à moyen terme et la maitrise des risques budgétaires, ainsi que la gestion de trésorerie », poursuit le communiqué du ministère des Finances. Aussi, et au regard de la qualité des appuis techniques déjà engagés, il a été convenu de « poursuivre cet accompagnement particulièrement dans le cadre de la mise en œuvre des réformes engagées en Algérie par les administrations budgétaire et fiscale ». A cet effet, le FMI a été convié à orienter ses appuis techniques davantage sur les questions liées notamment à l’intégration des systèmes d’information, l’inclusion du secteur informel, la fiscalisation de l’économie numérique, l’élargissement de l’assiette fiscale et la gestion des risques budgétaires y compris ceux liés aux Partenariats Public-Privé.
A noter que selon un rapport de l’institution de Bretton Woods, la croissance du PIB algérien devrait augmenter cette année pour atteindre 2,9%, contre une forte baisse en 2020, estimée à -6%. Toutefois, la croissance du PIB algérien devrait légèrement baisser à 2,7% en 2022, selon les estimations du FMI. Quant au taux de chômage, il devrait atteindre 14,5 en 2021, et 14,9% en 2022, contre 14,2% en 2020, ajoute le même rapport. Les dégâts causés par la crise sanitaire induite par la propagation de l’épidémie du coronavirus et par la chute des prix de pétrole continuent à se faire sentir. Cependant, le FMI prévoit une reprise plus forte de l’économie mondiale en 2021 et 2022 par rapport à ses prévisions précédentes, avec une croissance prévue de 6% en 2021 et de 4,4% en 2022. Il convient de rappeler qu’une délégation du Fonds monétaire international s’est entretenue au mois de novembre dernier avec M Benabderrahmane, à l’issue d’une mission de deux semaines en Algérie. La délégation a effectué une mission « virtuelle » en du 9 au 23 novembre 2020 afin d' »actualiser le cadrage macroéconomique et de discuter des perspectives et priorités pour l’Algérie », indique un communiqué du Ministère des Finances. Lors de son entretien par visioconférence M Benabderrahmane a également présenté le projet de Loi de finances 2021, adopté par le Parlement et dont les dispositions visent, selon lui, à « faire face aux répercussions de cette pandémie et à jeter les bases d’un plan de relance post-crise ». Les deux parties ont également discuté des « instruments à envisager pour contenir le déficit budgétaire, stimuler la croissance et promouvoir une diversification de l’économie ». Enfin, même si les responsables algériens affirment l’impossibilité de recourir au FMI, la situation financière est telle que cette éventualité n’est pas à écarter au cas où les ressources financières du pays, notamment en devises venait à se tarir.