Le gouvernement appelé à agir rapidement

L’économie algérienne est frappée en plein fouet par la crise de la Covid-19. Tous les voyants sont au rouge. Des pans entiers de l’économie nationale risquent la disparition, à l’instar du secteur des services (agences de voyage, écoles de formation, communication etc.).
Le constat est alarmant d’où la nécessité pour les pouvoirs publics d’agir rapidement en adaptant le plan de relance adéquat pour la diversification de l’économie nationale, a appelé hier, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Mohamed-Sami Agli. Indiquant que l’année 2020 était une année difficile sur tous les plans, notamment socioéconomiques, M. Agli a rappelé que la pandémie coronavirus a eu un effet néfaste sur les entreprises dans divers domaines d’activités. Les mesures prises jusqu’à présent par le gouvernement afin d’accompagner les entreprises en difficulté ne sont pas suffisantes, a-t-il souligné, avant de s’interroger sur l’utilité du report des paiements des charges fiscales et parafiscales pour les entreprises? Le résultat est le suivant : «Les entreprises vont entamer 2021 avec un lourd héritage. Ceci retardera la relance de leurs activités».
À cet effet, le président de la CAPC, qui s’exprimait sur les ondes de la radio «Chaîne », a interpellé le gouvernement afin de prendre des décisions courageuses, permettant d’abord à la reconstitution de la confiance chez les entrepreneurs et opérateurs économiques et la sauvegarde de notre tissu industriel. «Si nous maintenons les mêmes pratiques, nous risquons de se retrouver l’année prochaine 2021 sans entreprises !», a-t-il mis en garde. La solution, pour le représentant du patronat, «c’est de décréter une amnistie fiscale pour 2020».
S’agissant de la diversification de l’économie nationale, M. Agli a indiqué le nouveau modèle économique s’impose pour l’Algérie, dont un plan Marschall qui doit être élaboré et exécuté dans les meilleurs délais. «Nous devons travailler en synergie afin de réussir dans notre transition économique», a-t-il souligné. Des réformes structurelles économiques doivent être engagées par l’exécutif en priorité, affirme le président de la CAPC.
Il a, dans ce cadre, appelé à l’accélération de la numérisation des différents secteurs, notamment l’administration qui constitue un frein pour le développement économique, un accompagnement réel pour l’opérateur économique et la révision et la réforme du système bancaire.
Sur ce dernier point, Sami Agli a rappelé que beaucoup de choses ont été dites sur ce secteur, mais rien n’a été fait sur le terrain. «Le gouvernement doit accélérer les réformes annoncées. Le temps joue contre nous», a-t-il lancé. Les banques sont appelées, en outre, à innover dans leurs produits destinés à l’investissement et également dans la collecte de l’argent de l’économie de l’informel estimé entre 60 et 80 milliards de dollars.
Pour l’année 2021, le président de la CAPC a réclamé un accompagnement de la part de l’Etat, à travers des crédits bancaires bonifiés et la suppression des pénalités de retard.
Par ailleurs, l’invité de la radio a souligné la nécessité de la diversification de sources du financement. À ses yeux, il est inconcevable de se limiter uniquement au financement du Trésor public. «Vu la situation financière dont fait face le pays et le refus des autorités pour l’endettement extérieur, il est primordial d’autoriser les opérateurs privés d’emprunter des crédits sur le marché financier international où des offres à des taux négatifs sont présentées», a-t-il plaidé. Outre l’amélioration du climat des affaires, le président de la CAPC a mis l’accent sur la stabilité juridique et le recouvrement de la confiance entre les acteurs économiques et les institutions de l’Etat pour la relance de l’économie nationale.
Par Zahir Radji