Arnault Chatel, expert français en SocialMedia
La presse écrite dans le monde est en déclin, notamment en Algérie. L’évolution des nouvelles technologies et la généralisation de l’utilisation des smartphones ont bouleversé les anciennes pratiques et méthodes de la communication. Autrement dit, le digital a bouleversé pratiquement tous les métiers, d’où la nécessité de les optimiser. Pour Arnault Chatel, un spécialiste français dans les problématiques de «TransfoNum» et «SocialMedia», «il y a nécessité à se transformer vers le digital. Le journaliste doit apprendre à écrire pour les web». Pour illustrer ses propos, cet expert, qui s’exprimait jeudi dernier à Alger lors d’une session de formation dédiée un groupe de journalistes de la presse nationale sur le thème «La communication digitale», a cité l’exemple de l’Algérie qui a une population de 41,66 millions de personnes, 19 millions d’entre eux accèdent à l’internet via le téléphone mobile, avec une marge de progression de 41%/an. Ces chiffres montrent, explique-t-il, la nécessité de s’adapter à cette nouvelle ère qui n’a pas encore dévoilé tous ses secrets. À cet effet, il a estimé que la production d’un contenu de presse pour un mobile est plus que jamais nécessaire pour les médias afin de rester compétitifs.
Dans ce cadre, M. Chatel a suggéré plus de technicité pour la présentation d’un contenu pour les utilisateurs de smartphones. «Il ne suffit pas d’être une grande de plume pour avoir plus d’audience. Dans l’ère du digital, le journaliste doit être également un technicien afin d’avoir plus d’influence. Ce qui rend les marques influentes, ce n’est pas leur taille, mais c’est leur communauté», a-t-il dit. Ainsi, il a recommandé aux professionnels de medias d’accorder plus d’importance à la vidéo. Le nombre d’utilisateurs de Youtube dans le monde ne cesse de progresser (70% annuellement), et ça, pour deux simples raisons. La première donne un
format de lecteur rapide et la seconde, une vidéo qui capte l’attention et accélère la consommation.
Par ailleurs, l’expert français a révélé que ces médias traditionnels font face à l’intelligence artificielle. « Maintenant, on commence à parler du journalisme intelligent. Google a développé des applications qui permettraient aux utilisateurs du web d’avoir un contenu rapide et précis. Là c’est une autre problématique que les médias doivent prendre en considération», a-t-il souligné.
Et d’ajouter : «l’intelligence artificielle est la tendance phare du moment. Si ce «buzz-word» laisse place parfois à des dérives dénaturant son véritable intérêt, l’intelligence artificielle est qu’on le veuille ou non amenée à bouleverser en profondeur le monde dans lequel nous vivons». Il est à noter qu’une trentaine de journalistes algériens ont bénéficié d’une formation sur la communication digitale organisée conjointement par le Centre international de presse (CIP) et l’Institut national supérieur de formation d’assurances et de gestion (Insag).
Zahir Radji
