Le marché semble atteindre l’effet maximum de la décision de l’«Opep+»

Le pétrole algérien au-dessus du référentiel budgétaire
Malgré les augmentations des prix du pétrole constatés depuis le début de l’année, qui ont permis un ajustement de l’ordre de 30% des cours du brut, le niveau atteint sur les marchés reste loin des performances du mois d’octobre dernier.
En atteignant le niveau de 67,27 dollars US le baril ce mardi, le prix du Brent, référence européenne, reste encore loin de la performance du mois d’octobre 2018 quand il a enregistré les 85 dollars US, après un ajustement opéré sur les marchés grâce à la décision des pays de l’Opep et hors Opep (Opep+), à diminuer la production du niveau de 1,2 million barils/jour à partir du 1er janvier 2019.
La réduction observée a été partagée entre les pays de l’Opep avec -800 000 barils/jour, et les pays hors Opep dont la Russie avec 400 000 barils/jour. Le respect des nouveaux quotas a permis une augmentation conséquente des prix, avec +17 dollars US le baril, et ce, après la chute enregistrée la fin du dernier trimestre 2018.
Cette situation permet au prix du baril de pétrole algérien de se consolider pour atteindre le niveau de 65,82 dollars US, un prix nettement supérieur du référentiel de 50 dollars US le baril, inscrit dans la loi de finances 2019. Mais, reste que la question essentielle est comment maintenir ce niveau relativement en faveur de la finance de l’Etat.
Là, il faut constater que l’évolution du prix semble avoir atteint ses limites, avec des risques de recrudescence, vu la déréglementation du rapport offre/demande, tant que la reprise économique mondiale reste loin d’être stable. Du côté de l’offre, nous avons cette application de l’accord entre les pays producteurs, qui a joué en faveur de la consolidation des prix, avec l’enregistrement de la diminution de la production de l’Iran, suite aux sanctions américaines, et celle du Venezuela sous l’effet de sa crise politique.
Ceci dit, c’est au niveau de l’évolution de la demande que ça va se jouer pour les prix, et là on constate plusieurs éléments. La consommation américaine est en baisse à cause de la récession qui se fait sentir, ce qui affecte négativement le moral des intervenants sur les marchés, et ce, malgré l’optimisme quant à la reprise économique mondiale que quelques observateurs des plus optimistes lient à l’accord commercial attendu entre les deux plus grands consommateurs, les Etats-Unis et la Chine, et qui devrait booster selon eux, la demande.
Les stocks américains en brut sont partis à la baisse, ces derniers jours, ce qui a aidé à l’augmentation des cours sur les marchés, mais de l’autre part, on s’attend à la rentrée en production de nouveaux gisements du schiste américain, ce qui donnerait un effet contraire aux attentes des pays exportateurs de pétrole, dont l’Algérie.