Le ministre de l’Agriculture reconnaît des failles
Par Essaïd Wakli
Quelques jours après l’éclatement du scandale du blé avarié importé de Lituanie, le ministre de l’Agriculture s’exprime publiquement sur le sujet. Abdelhamid Hemdani a expliqué qu’il s’agit «d’une opération commerciale entre deux parties régies par un cahier des charges».
«Il s’est avéré que certaines spécificités du cahier des charges n’ont pas été respectées» par la partie lituanienne, a précisé M. Hemdani lors d’un point de presse animé en marge de la signature d’un accord entre son département ministériel et la Banque de développement rural (Badr).
Pour le ministre, les mesures nécessaires sont engagées concernant cette affaire et qu’il ne pouvait pas s’exprimer à ce sujet tant que ces mesures sont en cours.
Le ministre a assuré que l’Etat ne prendra aucun risque concernant la santé des consommateurs. «Ce n’est pas la première fois que notre pays importe. Tous les pays du monde importent et exportent», a-t-il rappelé, en ajoutant que «quand il y a des preuves qu’une marchandise n’est pas conforme au cahier des charges, il y a des mesures qui sont prises par les parties concernées et nous en sommes à cette étape-là».
Assurant que «la santé du consommateur passe avant tout» et que toutes les mesures ont été prises par les différentes parties concernées dont le ministère de l’Agriculture, M. Hemdani a promis d’y revenir prochainement sur les détails de cette affaire.
Fin novembre dernier, le ministre avait limogé le directeur général de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Abderrahmane Bouchahda, suite au scandale du blé avarié importé de Lituanie. Il s’agit d’une quantité de 30 000 tonnes de blé tendre avariées bloquées au port d’Alger. Les responsables chargés de l’importation ne se sont pas rendu compte de la supercherie avant d’arriver à Alger. «C’est au cours du déchargement d’un navire de blé tendre au niveau du port d’Alger et grâce à la vigilance des surveillants de l’OAIC, chargés du contrôle continue de l’opération, qu’une constatation de grains colorés dans une partie de la cargaison a été observée», avait confié un responsable de l’organisme public à des médias. Le même responsable ajoutait qu’aussitôt après l’avarie constatée, «les débarquements ont été stoppés» et «un échantillon prélevé pour faire l’objet d’analyses auprès de laboratoires accrédités en la matière». La source a ajouté que «le résultat obtenu est sans appel et que la marchandise livrée «n’est pas conforme aux clauses du contrat commercial entre l’OAIC et le fournisseur suisse ».
Avant cette livraison, pourtant, l’OAIC avait pourtant fixé les conditions d’importation. Il s’agit notamment de nouvelles conditions d’appel d’offres, «abaissant le niveau du taux de grains endommagés par les insectes pour le blé à moudre à haute teneur en protéines».
Le total des importations algériennes de blé pour expédition de la campagne de commercialisation 2020/2021 a atteint 3,2 millions de tonnes. Des estimations du département de l’agriculture américain (USDA) s’attendent à environ 6,8 millions de tonnes de blé devant être importées par l’Algérie au cours de la campagne de commercialisation 2020/21.